Dans la même veine et sur le même sujet, sa mère, que l'insipide "Combats et métamorphoses d'une femme", Edouard Louis persévère dans la très plate description de son milieu familial avec "Monique s'évade".
Je subodore que le succès d'estime de ce récit autobiographique est davantage dû à son thème, le courage d'une femme qui échappe à l'emprise d'un compagnon alcoolique et violent, qu'à son traitement d'une banalité affligeante, ne serait-ce pas manquer d'humanité que d'y rester insensible ?
Il n'empêche que la psychologie de l'auteur est intéressante à observer. Quand sa mère et sa soeur lui reprochent d'avoir livré en pâture au public de bien sombres révélations sur leur vie antérieure, ne voilà-t-il pas qu'il les justifie par la manne financière qu'elles lui ont procurée ? De même, l'amour qu'il porte à sa mère ne lui pas intimé d'aller la voir plus d'une dizaine de fois en sept ans alors que tous deux habitaient Paris.
Le seul intérêt que j'ai trouvé à ce livre n'est donc pas l'"évasion" de Monique mais, en surplomb, la façon dont son fils raconte son implication dans l'accompagnement de sa mère. Mais que de pages indigentes dans ce livre pourtant très court ! Le croyez-vous, alors qu'Edouard Louis nous a déjà précisé que sa mère prenait l'avion pour la première fois, eh bien, il croit bon d'ajouter qu' "A l'aéroport, tout était nouveau pour elle." et d'évoquer les portiques de sécurité, les bacs en plastique et les petits flacons ...
Prochain épisode prévu pour cete inépuisable saga familiale, l'évocation du grand frère alcoolique prématurément décédé. Un succès annoncé qui n'a pas échappé à un éditeur dont l'éthique ne figure pas au cahier des charges.