Je remercie la maison Québec Amérique de nous avoir fait parvenir ce petit roman débutant.



Morane adore parler. C'est plus fort qu'elle, tout semble l'inspirer et tous les sujets semblent pertinents à verbaliser. C'est une petite fille qui est donc très bavarde et éprouve le besoin de partager ses réflexions nombreuses avec les gens atours d'elle. L'ennui, c'est que ce n'est pas toujours le meilleur moment, ce qui créé une certaine irritation chez les adultes, comme la brigadière, alors que Morane a souvent des illuminations en pleins milieu de la rue qu'elle traverse. Néanmoins, sa nouvelle professeur a peut-être trouvé une façon de canalyser cette grande énergie verbale et créatrice.



Morane est ce qu'on appelle "verbomotrice" et ça m'amuse beaucoup d'enfin trouver un personnage comme elle, puisque je sais ce que c'est, l'étant moi-même. Avec le temps ( et la maturation du cortex pré-frontal du cerveau) on arrive à mieux gérer toute cette effervescence de mots et d'idées pour mieux savoir les dire au "bon moment". Être verbomoteur vient aussi avec une certaine tendance à gesticuler en parlant, ce qui ajoute au côté exubérant de la chose, mais ce n'est pas forcément lié à l'extraversion. On peut être de nature introvertie, mais avoir quand même ce trait. Mais comme la loquacité prend de la place et demande l'attention des autres, on peut se retrouver souvent à se faire demander de se taire ou de moins parler. Surtout en situation de groupe, n'est-ce pas Morane? Bref, je dis souvent à la blague que quand on est verbomoteur, "c'est de faire silence qui demande de la concentration". Heureusement, ce trait est aussi pratique dans certains métier ( comme être libraire, pour conseiller des livres, ou même humoriste, comme Louis-Josée Houde, sans doute le plus verbomoteur que j'ai vu!).



Dans l'histoire de Morane, sa nouvelle professeur, madame Dayani et ses belles robes colorées, propose de lui offrir la tribune pour partager ses nombreuses histoires et ses constats de vie. En somme, elle lui propose de faire des spectacles d'humour. Fait à noter, ça n'a pas empêcher Morane d'avoir le tract. Être très bavarde n'empêche pas de ressentir l'angoisse ou la crainte d'être jugé. Heureusement, avec un peu d'appuis, tout s'est bien déroulé.



Morane est une jeune fille de 9 ans observatrice et créatrice qui a le sens de l'humour et qui s'intéresse à pleins de choses. Elle a deux papas et elle est d'ethnie noire. Je le précise encore parce que c'est encore à ce jour un enjeu d'oeuvrer à une meilleure représentativité des groupes ethniques. Un jour, quand ce sera enfin équitable pour tous, c'est le genre de détail que ne soulignerait plus, parce que ça ira de soi. J'ai hâte à ce jour.



C'est un petit roman destiné aux 2e année ( ou 3e année avec défis), donc 7-8 ans. Vous trouverez de jolies illustrations aux belles couleurs et est fourni avec une fiche pédagogique que vous trouverez dans l'onglet "Enseignants" du site de Québec Amérique.



Pour un lectorat débutant, 7-8 ans.

Créée

le 16 mars 2023

Critique lue 26 fois

Shaynning

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