Alimentaire mon cher Watson
Faire un petit frère au très réussi "La Maison de Soie" est un pari qu'il fallait oser, mais après tout puisqu'Anthony Horowitz a réussi à le faire une fois, pourquoi ne pas recommencer ?
Sauf que là, c'est la chute. De Reichenbach. LOL.
Premier constat amer après quelques pages tournées, on se rend vite compte que ni Sherlock ni son ombre Watson n'apparaîtront dans l'histoire. Non, on suit l'histoire de deux enquêteurs, un de Scotland Yard (pas Lestrade) et un de Pinkerton, New-York. Les deux vont s'associer pour lutter contre un ennemi encore plus redoutable que Moriarty venu des Amériques : Clarence Devereaux.
Je passe sur l'histoire pour éviter tout spoiler involontaire et je dis juste que la déception est grande tant l'histoire est cousue de fil blanc, du début à la fin. Et si le dénouement peut en étonner certains qui ne s'y attendaient pas (et dont je fais partie), il peut aussi décevoir par sa brutalité.
Je m'explique : en tant que lecteur, tant qu'il me reste des pages sous les doigts, je me dis toujours qu'un rebondissement de dernière minute peut surgir pour mon plus grand bonheur et que ce clochard qu'on voyait apparaître par-ci par-là était en fait Sherlock déguisé ! Mais là : RIEN. Les pages qu'il nous reste en main à la fin de l'histoire sont en fait une nouvelle indépendante, plus au format de ce qu'écrivais Conan Doyle. Nouvelle que je n'ai d'ailleurs pas fini puisque le livre mais tombé des mains. Si ça se trouve je repasserai bientôt publier un mea culpa.
Pire ! Le récit fait par endroit montre d'une violence indigne des récits de Sherlock Holmes, avec des morts brutales et gores qui n'ont pas leur place dans l'histoire. Du coup on se retrouve devant une histoire policière qui n'est ni du Sherlock Holmes, ni un récit indépendant, puisque des références à l'univers de Doyle sont faites.
Bref, une mauvaise pioche, en espérant que le prochain, si prochain il y a, soit de meilleure facture.