Giorgio Scerbanenco (1911-1969) est considéré comme le père du roman noir italien, avec la série des aventures très sombres de Duca Lamberti, un ancien médecin plongé dans la jungle urbaine milanaise. Mais il est également I'auteur de romans psychologiques poignants où il fait preuve d'une écriture particulièrement suggestive pour décrire des personnages à la dérive, chancelants et désorientés dans un monde qui leur échappe. Comme les protagonistes de Mort sur la lagune, paru en Italie en 1974, dont le titre italien Ne sempre ne mai («Ni toujours ni jamais») dit mieux le caractère plus sentimental que policier, même si l'intrigue est remarquablement construite jusqu'à un dénouement assez inattendu. Dans un paysage balnéaire magnifiquement dépeint que l'on croirait tout droit sorti d'un film dAntonioni, trois jeunes gens de bonne famille sont confrontés a l’assassinat d'un de leurs proches: une mort qui va faire ressurgir un passé douloureux et compromettre leurs fragiles espoirs de bonheur. Pas de sexe ni de violence gratuite dans ce polar tout en délicatesse, mais un roman de mœurs qui explore avec subtilité et tendresse les tourments amoureux d'une génération qui attend encore de faire sa révolution.

SteinerEric
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le 12 févr. 2024

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Eric Steiner

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