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Si cet énième roman de Christine Orban n'est officiellement pas autobiographique, il est difficile de ne pas songer qu'il puise toute son âme dans la jeunesse de son auteur, dont le parcours personnel trouve un vaste écho dans les aventures de son personnage. Christine Orban est née et à grandit au Maroc, à Casablanca, et est partie étudier le droit à Paris, où elle est restée vivre et travailler, avant de quitter le monde du droit pour se consacrer à l'écriture.

Comme elle, Marie est née au bord de la mer, à Fédala, dans un pays qui ne dit jamais son nom, mais qu'on apprend être « côte atlantique ». C'est là que, sans frère ni sœur, elle grandira avec ses deux parents, sa cousine Fifi, un chien et un cheval. A ses côtés, son amie d'enfance Sonia, avec qui elle joue sur les bords de mer, et Bobby, son petit ami. A Fédala, « le ciel est toujours bleu, si bien que l'on ne s'en réjouit pas. Un bleu plat, sans surprise ». Un des rares évènements de la ville reste les visites de sa cousine Fifi, partie vivre à Paris à seize ans, dont les arrivées ne passent jamais inaperçues. Colorée, pimpante, Fifi fait l'éloge de la vie moderne et mouvementée d'un Paris qui fait rêver.

Elle embarquera avec elle Marie, qu'elle renommera Maria-Lila « parce qu'il faut garder la part du rêve dans un prénom », pour qu'elle fasse ses études à Paris. C'est là qu'elle prendra tout le sens du terme « snob » qui l'avait fait tant rêver lorsqu'elle l'avait entendu pour la première fois. En France, elle découvrira rapidement les joies et les fastes de la vie parisienne, mais aussi et surtout la séparation, la perte de ses répères.

Car c'est toute la beauté de ce roman de Christine Orban, de nous exposer sans fards le déboussolement d'une jeune fille perdue entre ses rêves et ses racines, qui regrette la simplicité des petites phrases de sa mère autant qu'elle les juge dénuées de philosophie. C'est aussi ces instants où elle repense à l'innocence de l'enfance, à Fédala, à ses jeux sur la plage et aux odeurs des plats de sa mère. Et quel supplice, cette rencontre avec Edmond, beau garçon issu d'une famille de la haute bourgeoisie, face à laquelle Marie devra faire ses preuves, et sera confronté à un choix délicat : doit-elle renier ses origines pour plaire ? Un beau roman, sensible et sans détours, où la réponse à toutes ces questions se trouve tout simplement dans une phrase que lui répétait souvent son père : « n'oublie pas d'être heureuse ». Difficile de pas être d'accord.
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le 26 sept. 2010

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Brice B

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