Nadja
6.5
Nadja

livre de André Breton (1928)

Je n'aime pas André Breton, parce qu'André Breton est un surréaliste à la noix qui renie le roman au nom d'idées réductrices et réfutables par un gosse de 13 ans. (Par exemple, les personnages de roman ne sont que des transcriptions de leurs auteurs ; ou encore le roman fait appel à des images inutiles.)
Cependant, « il faut passer outre cette répulsion instinctive et aller à l'encontre de l'œuvre en elle-même », me suis-je dit. Aussi j'ai lu Nadja, avec difficulté, et ma foi je n'en aime pas plus les surréalistes à présent.

Nadja est un roman qui se veut anti-roman ; ce n'est donc pas vraiment un roman. C'est un OVNI qui tente de faire autre chose, écriture automatique tout ça tout ça... Autre chose certes, mais pas quelque chose de réussi pour autant. Alors à mon humble avis, Nadja est une tentative ratée. Enfin, disons que le projet est mené à bien, mais c'est pour ça que c'est assez mauvais.
Tout d'abord, Nadja, non content de parler du personnage éponyme, commence (pendant quand même un certain nombre de pages) par des considérations sans queue ni tête sur les relations de Breton, les lieux où il va... Le tout desservi par un style absolument incompréhensible avec des phrases sans liens logiques de 3km. Puis enfin arrive le personnage de Nadja. On m'avait parlé d'esthétique surréaliste, mais il n'y a rien qui m'ait semblé beau dans Nadja, bien qu'elle soit intéressante. Et les images en noir et blanc accompagnant l'œuvre, loin de me faire rêver, me mènent bien loin d'un quelconque idéal de beauté.
Et puis Nadja disparaît de nouveau, de nouveau des considérations bizarres dont je n'ai rien retenu à part que Breton tient apparemment en grippe les centres psychiatriques, pour finir sur cette phrase : « La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas ». Il y a cette conception qui est intéressante et la façon dont Nadja en est représentative.

Ainsi, au prétexte de ne pas se cacher de parler de lui, Breton nous tisse une sorte de journal décousu et plein de superflu d'un moment de sa vie, sans grand intérêt. Si, il y a un intérêt dans la peinture de prostituée que fait Breton, et encore, le personnage n'a pas réussi à me fasciner, bien que je me sois parfois surprise à vraiment entrer dans l' « histoire ».
Alors pourquoi 3 points ? Parce que je suis généreuse, parce qu'il faut reconnaître que c'est novateur, parce que le surréalisme n'est pas un courant négligeable, parce que parfois je me suis sentie un peu concernée. Néanmoins André, malgré tout le respect que je dois aux écrivains, je te crache dessus sans plus de façons, par principe et parce que ton livre n'est pas un roman ; il lui est en effet bien inférieur.
Eggdoll
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le 16 févr. 2012

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