Comment noter un livre dont l'écriture est admirable mais que l'on a peu de plaisir à lire ? J'aime en effet que l'écriture soit travaillée, mais là c'est excessif. Une métaphore presque à chaque phrase demande un effort constant, qui finit par annihiler le plaisir de la lecture.
Oeuvre de jeunesse, puisqu'il s'agit du premier roman de l'écrivain provençal, ce qui explique qu'il en fasse un peu trop ? Peut-être. En plus des références mythologiques, qu'il faut maîtriser, les phrases sont truffées de mots que j'ignore, tels (j'ouvre au hasard) "bréchet", "notos", "bridon", "aragne", "déluter", etc. Tout cela rend la lecture éprouvante.
Il faut pourtant louer cette écriture, absolument superbe, et qui parvient à s'inscrire dans le style d'Homère lui-même sans le plagier. Fuyant le thème de l'héroïsme, Giono nous livre ici une ode à la nature et au rapport que l'homme entretient avec elle. Remarquable, mais exigeant. Pour lecteurs courageux.