Bonne séance
Factuellement, cette suite sous-titrée Electric Boogaloo propose les critiques d’une cinquantaine de films, à raison de quatre pages par critique, et de six rubriques (anticipation, « cinéma...
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le 7 janv. 2023
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Factuellement, cette suite sous-titrée Electric Boogaloo propose les critiques d’une cinquantaine de films, à raison de quatre pages par critique, et de six rubriques (anticipation, « cinéma “militant” », action, jeunesse, comédies musicales, comédie). Comme le premier volume, il y a quelques friandises.
Peut-on dire d’un livre qu’il est jovial ? Ce deuxième Livre des mauvais films sympathiques, rédigé à plusieurs mains par des piliers du tout aussi sympathique dite Nanarland, et publié par les sympathiques éditions Ankama, est en tout cas un livre… sympathique. Car si les films ordinaires peuvent susciter abattement, colère ou ennui profond, les nanars jamais ; ils font voir le monde d’un bon œil. C’est peut-être une caractéristique des nanars.
Et leur succès tient peut-être – entre autres – à ceci : ils permettent d’écrire facilement des textes avec plaisir. Pas forcément des grands textes, mais plaisants à lire aussi. J’ouvre au hasard – authentique – le livre et je lis ceci : « Toi qui ne connais pas Steven, entre ici sans crainte et imprègne-toi de sa lumière. Steven est expert en tout et maître de toute chose, il sait tout faire mieux que personne, parle toutes les langues, tombe toutes les donzelles et sympathise illico avec quiconque se montre digne de son estime, tel ce vieil eskimo le comparant à un ours, les yeux emplis de peur déférente » (p. 106) ; c’est à propos de Terrain miné (On Deadly Ground, Steven Seagal, 1994).
Or, j’imagine très mal une critique de Citizen Kane ou de Zéro de conduite, du Pacte des loups ou de Sueurs froides – bref, du cinéma sérieux – écrite avec ce style. Et d’un point de vue littéraire, l’air de rien, il y a plus de richesse dans ces deux phrases que dans une page entière du Parisien ou de l’Équipe. De même, par exemple, la distinction introduite à propos de Mon curé chez les Thaïlandaises (« On ne cherche pas à être drôle, […] juste à être rigolo », p. 225) dépasse déjà ce que pourrait proposer, en termes d’apport théorique, la rubrique culture de 90 % des chaînes de la TNT.
Inutile de dire que le plaisir que les auteurs ont – manifestement – pris à écrire leurs textes rejaillit sur les lecteurs, même sur ceux qui comme moi peinent à lire un texte en rouge sur fond mauve – alors que la maquette est par ailleurs très réussie, comme celle du premier volume.
J’ai furieusement envie de voir Lui et l’Autre.
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Créée
le 7 janv. 2023
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