L’immortel de Sainte-Hélène marque la fin de l’épopée romanesque en hommage à ma la vie de Buonaparte écrite par Max Gallo. L'auteur nous a offert tout le long sa plume agréable et fluide qui a rendu la lecture de cette tétralogie plutôt plaisante, malgré les lourdeurs inhérentes aux récits historiques, surtout pour le lecteur profane, ou que peu connaisseur du sujet.

On s’était arrêté avant la traversée du Niemen, on assiste donc à Moscou vide et au retour désastreux de la Russie, avec la Bérézina. Quand on a lu les Mémoires d’Outre-tombe, on se rappelle que Chateaubriand retrace de manière plus approfondie et vivante les événements de cette calamité glaciale, offrant une perspective plus détaillée et critique sur la période, une esthétique également plus proche de l’horreur, du cauchemar. La narration de Max Gallo paraît un peu pâlichone à côté.

Sinon, l’un des points forts de ce tome est sans aucun doute la chute de l'usurpateur à Paris en 1814. Comme à chaque fois, j'ai particulièrement apprécié voir la fin du règne de l’aigle et le retour des Bourbon, forcément. Max Gallo décrit avec amertume et émotion cet événement historique majeur, nous permettant de revivre ce moment béni de l'Histoire de France.

Cependant, il convient de répéter que dans ce tome, comme dans les trois autres, l'auteur présente un portrait plutôt laudateur de Buonaparte lors de son retour d'Elbe. Bien que cela puisse être intéressant pour certains lecteurs, personnellement, j'aurais préféré une narration plus objective et équilibrée. On sent Gallo en extase de retracer son échappée et surtout la crainte des Français lui faisant face, trop effrayés par lui pour empêcher son retour. Dumas a fait pareil (en plus court) avec son Comte de Monte-Cristo. J’aurais préféré un traitement moins dithyrambique.

Waterloo souffre aussi la comparaison avec le poème de Victor Hugo, mais disons que la bataille est racontée plutôt efficacement.

Malgré tout, L’immortel de Sainte-Hélène reste une lecture intéressante pour les passionnés d'histoire, qui trouveront toujours leur compte malgré ce retraçage agréablement romancé sur la forme. La fin de Buonaparte y est proprement narrée, même si, encore, la palme de la classe vis-à-vis de la mort du Corse revient à Chateaubriand qui le qualifie de « plus puissant souffle de vie qui jamais anima l’argile humaine. »

Ubuesque_jarapaf
6

Créée

le 28 juil. 2023

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