Dans Le Chant du Départ, Max Gallo, couvre la vie de l’usurpateur Corse lors de la période allant de sa naissance en 1769 jusqu’à son coup d’Etat en 1799. Il se concentre sur la jeunesse et les premières étapes de la carrière du nabot, marquant ainsi la transition vers le Consulat et son ascension au pouvoir.
Max Gallo a le talent pour rendre un livre captivant et il s’en sert pour narrer la jeunesse de Buonaparte de son arrivée difficile en France à ses exploits militaires, en passant par ses relations familiales complexifiées par le nombre de ses frères et sœurs qui forme déjà un clan et son adoration pour Pascal Paoli. Les petites tranches de vie, comme les quolibets que lui donnaient ses camarades (paille au nez) ou ses interactions avec les professeurs sont sympathiques à suivre. On s’attache au Corse, même si on sait ce qu’il devient par la suite.
C’est avec ce style intimiste et fluide que Gallo nous permet également de comprendre les circonstances historiques qui ont façonné la vie de Buonaparte et comment il a su s'imposer comme l'une des figures les plus influentes de son époque grâce à son génie militaire mais aussi son sens de la manipulation et de l’opportunisme : il saura comment profiter d’une République chancelante pour arriver au pouvoir.
Malgré la plume déjà vantée de Gallo, on n’échappe pas à quelques mollesses, notamment les passages en Corse, et le manque d’objectivité (dû à la volonté de romancer l’Histoire) de l’auteur vis-à-vis de l’usurpateur m’agace un peu. Pas si mal, toutefois.