Eh bien, je crois que je n'ai pas aimé. Pour tout vous dire, j'ai même failli abandonner ma lecture avant de me rendre compte, après un bref passage sur le net, que c'était « normal de ne pas tout piger »… enfin, non, pas vraiment. Par « piger », il faut comprendre qu'on est très souvent perdu, mais qu'on arrive à chaque fois à retomber sur nos pattes. William Gibson m'a très souvent perdu justement, me donnant l'impression de lire les écrits d'une personne victime d'un sévère TDAH : on passe d'une chose à l'autre, on se concentre sur l'un mais on oublie le second, puis on revient sur un truc insignifiant, avant de se rendre compte qu'en plus du fait qu'il ne passe pas grand-chose, que l'univers présenté dans le bouquin n'est pas tant exploité que ça. Après, je pense que le fait que le genre cyberpunk (terme qu'a toujours rejeté Gibson, en fait, on devrait plutôt parler de cyberespace) ait été repris dans de nombreuses autres œuvres fait que je n'ai pas eu de mal pour rentrer dedans, pour comprendre ce qui était traité. Et justement, le fait que le genre ait été repris dans de nombreuses autres œuvres fait que j'étais déjà (trop) familiarisé avec ce qui m'était présenté.
Pourtant, c'est l'adaptation cinématographique de sa nouvelle, Johnny Mnemonic, qui m'a donné envie de m'intéresser à cet auteur (ainsi qu'une entrevue dans un numéro de Métal Hurlant), et je crois que je vais dire un gros mot là (donc si vous êtes fan de William Gibson, fermez la page… je vous aurai bien conseillé de disliker ma critique, mais cette feature a disparu avec la dernière refonte du site, tant pis pour vous ¯\_(ツ)_/¯ ), mais j'ai préféré regarder le film mentionné plus haut, pourtant renié par Gibson, que lire son bouquin : c'est bourré de défauts certes (n'hésitez d'ailleurs pas à consulter ma critique du film, ça me fera des vues ( ͡° ͜ʖ ͡°) ), mais j'ai eu droit à me retrouve en face de bien plus d'idées pour seulement 1:30 de mon temps (la rentabilité culturelle !). Au passage, maintenant que j'y pense, le personnage de Johnny est mentionné à un moment dans le récit… William Gibson aurait donc créé le MCU avant l'heure ? En tous cas, tous comme pour les Marvel, je n'ai pas envie de m'intéresser à la suite.
Je précise que c'est bien la nouvelle traduction que j'ai eue entre les mains, celle de Laurent Queyssi, bien plus saluée que celle de Jean Bonnefoy, justement réputé pour perdre davantage le lecteur : ce qui aurait tendance à confirmer que c'est bien le style de Gibson que je n'apprécie pas.
Je ne regrette pas de l'avoir lu malgré tout. Déjà parce que c'est toujours un minimum pertinent de s'intéresser à l'œuvre qui a inventé un genre, qui fut la pionnière de quelque chose, même si les œuvres qui s'en sont inspirées l'ont largement dépassée (décidément, ce n'est pas facile d'inventer un genre…). Mais aussi parce que l'édition du Diable Vauvert, et plus particulièrement le coffret de la trilogie Neuromantique fait vraiment bien dans ma bibliothèque tant les illustrations de Josan Gonzalez sont sublimes (bon après ça reste quand même con d'en avoir acheté trois si ce n'est pour n'en lire qu'un seul).
Déso pas déso.