Jolie novella irréaliste et fantasque, à cheval entre Guerre du Feu, nanar post-apocalyptique et, avant l'heure, monades urbaines, "Niourk" se démarque par son style concis, ses chapitres brefs et l'efficacité de sa narration.
Vu d'aujourd'hui, il y a du grand guignol, dans cette histoire peuplée de monstres octopussiens, de radioactivité transformant ses victimes en phosphorescents ballons d'hélium, quand elle ne les rend tout simplement pas supérieurement intelligents - comme si la Vraie Science pouvait avoir infusé de la rencontre entre cervelle d'homme et cervelle de bestiole radioactive. Bref, du bon nawak.
Mais on ne s'y ennuie pas une seconde, dans ce grand n'importe quoi de la fin des années 50. C'est vif, invraisemblable et, partant, rigolo au possible. Clairement, l'auteur ne prend au sérieux que le minimum syndical qu'il lui faut conserver pour que son histoire tienne. Le reste est une pochade truffée d'un humour anthropologique parfois féroce sur fond de bons sauvages - on y verra très certainement certaine critique des vies urbaines. Très agréable, somme toute, mais on n'ira pas crier au chef d'œuvre.