Niré est le quatrième tome de la dernière pentalogie d’Aki Shimazaki, qui a pour titre général « Une clochette sans battant ». L’avantage avec les pentalogies de Shimazaki c’est que, même si chaque nouvelle histoire fait partie d’un grand tout, elle peut se lire indépendamment des autres.
Après les deux sœurs et le père, le narrateur est cette fois-ci Nobuki, le petit dernier et unique fils de la famille Niré. Marié, Papa de deux fillettes, il se désole de voir Fujiko, sa mère frappée d’Alzheimer, ne pas le reconnaître lorsqu’il lui rend visite à la maison de retraite. Quand les premiers symptômes de la maladie son apparus, Fujiko avait commencé à tenir un journal intime qu’elle avait pris soin de cacher dans le double fond d’un bureau. En trouvant par hasard ce journal, Nobuki découvre sa mère comme il ne l’a jamais connue, révélant des secrets qui vont éclairer d’une manière inattendue sa propre histoire.
Aki Shimazaki respecte toujours le même schéma : un texte court, un narrateur forcément en lien avec ceux des tomes précédents, des secrets de famille qui refont surface, un questionnement sur la mémoire et la place de la femme dans une société japonaise où le patriarcat ne cesse de l’étouffer. Le style reste minimaliste, épuré, tout en retenu. Et quand la quiétude se trouble, les vagues de ressentiment ne débordent jamais dans l’outrance, la pudeur et l’introspection restant les maîtres mots.
J’aime retrouver l’univers de cette auteure à chaque nouvelle publication. Il y a quelque chose de rassurant dans ses ouvrages, l’impression de se sentir en terrain connu, d’avoir ses repères, d’être un peu comme à la maison. Seul bémol récurrent, ces coïncidences un peu trop grossières qui font avancer l’intrigue de manière pas franchement subtile.
Mais peu importe, c’est un détail qui ne m’empêchera pas de savourer comme il se doit la conclusion de cette pentalogie. Vivement le printemps prochain !