Comment allier les opposés que sont l’amour et l'épouvante ? Il fallait demander à ces vingt deux auteurs de la fin du siècle dernier qui ont parfaitement réussi le challenge, chacun à sa façon. A chaque nouvelle correspond sa vision de l’amour dans un contexte particulièrement affreux mais aussi audacieux. Aucun texte ne se ressemble, pourtant ils traitent touts du revers sombre des relations amoureuses, dans toute leur complexité. Originalité, intensité, style, il y en a pour tous les goûts lorsqu’il s’agit de flirter avec les tabous et les interdits…


Mention spéciale à l’introduction de T.E.D Klein qui n’est ni plus ni moins qu’une mise en garde concernant la manière dont ces histoires déconstruisent les normes sociétales de l’amour. Etrangement, elle donne presque envie de fermer le livre, c'est pourquoi j'ai encore plus eu envie de le dévorer.

Le détail par nouvelle, sans spoilers :



▶️ Déjeuner au Gotham Café, Stephen King (6/10) :


Le roi de l’horreur lance la danse avec la nouvelle la plus longue de l'anthologie. Mais ce n’est pas selon moi, le texte le plus prenant qu’il ait écrit, loin de là. Pas de chute particulière, juste un texte qui nous embarque à la limite de la folie alors que tout commençait le plus ordinairement du monde : Steve s’est fait largué comme un mal-propre par sa femme, il veut savoir pourquoi.


▶️ Le Dingue, Michael O’Donoghue (6/10) :


La forme de ce texte revêt celui d’un scénario de film. Impossible de l’écouter, il faut le lire. Au delà de la forme singulière, il s’agit d’un texte à chute qui semble prendre au pied de la lettre la phrase “Faites l’amour, pas la guerre”. Elle ne m’a pas tellement marquée à vrai dire, mais elle à le mérite d’exister. Peut-être vaudrait-elle d’être adaptée en court-métrage ?


▶️ Pas de deux, Kathe Koja (8/10) :


Première nouvelle sur une femme par une femme. Une femme prisionnière, très sombre, dans une ambiance dont on aimerait se dépétrer, et à la fin à la fois tragique et libératrice. Pourquoi sur fond de danse ? Une jolie métaphore je suppose, ou une fausse piste.


▶️ La lueur éclatante des lames, Basil Cooper (5/10) :


Je l’ai trouvée assez longue à prendre de la consistance, et la forme “journal de bord” n’a pas du tout fonctionné pour moi étant donné le sujet. La narration à la première personne n’était pas, d’après moi, le meilleur choix à faire pour impliquer le lecteur. On est dans le flou jusqu’au bout, et c’est sûrement ce qui m’a amené jusquau point final, mais la fin est un mélange entre une chute et une fin ouverte qui n’offre pas de satisfaction. A vue de nez, ça paraît inachevé.


▶️ Hanson et sa radio, John Lutz (5/10) :


Une obsession peut rendre fou, nous faire faire n’importe quoi, même des choses dangereuses, certes. Je n’ai pourtant pas trop accroché à cette histoire de radio à fond qui emmerde le voisin. Je crois qu’il y a une double lecture à faire de cette nouvelle, mais le mélange ne se fait pas bien et donc ne brille pas en efficacité.


▶️ Réfrigérateur céleste, David Schow (7/10) :


Une critique de la justice américaine et sa peine de mort qui fait froid dans le dos. Néanmoins, l’alternance de points de vue et également de temporalité (présent puis flash-back) peut légèrement perdre le lecteur s’il ne s’accroche pas suffisamment.


▶️ Ro Erg, Robert Weinberg (9/10) :


L’une de celles qui à le plus marqué mon esprit. Dans un couple ordinaire, la routine ennui Ronald Rosenberg qui n'a qu'une envie :vtout envoyer valser. On comprend qu'il veuille s'évader en jouant avec la société de cartes de crédit qui lui a fait parvenir un courrier au nom erroné et fictif de Ro Erg (problème informatique ?). Se met alors en branle la tentation de l'interdit et ainsi une lente descente aux enfers avec un final mémorable. Vous aurez peut-être noté la similarité entre le nom de l’auteur et celui de son personnage principal, hm-hm…


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abauteure
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le 1 sept. 2020

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