Nos fantastiques années fric par MarianneL
1985 : L’épave du Rainbow Warrior est encore fumante, et l’Elysée est occupé avec les écoutes téléphoniques censées protéger ses secrets ; Avec ce thriller particulièrement efficace, Dominique Manotti retrace de façon impitoyable l’atmosphère déliquescente du pouvoir de la fin du premier septennat dans l’entourage de Francois Mitterrand, autour de la fameuse cellule élyséenne (celle des Irlandais de Vincennes) en conflit avec les services de police et de renseignement « classiques », avec en arrière-plan les remontées de souvenirs pas toujours propres de la seconde guerre mondiale.
Francois Bornand, un conseiller spécial du Président aux airs lointains de Francois de Grossouvre, manœuvre dans les eaux troubles du trafic d’armes avec l’Iran, en théorie sous embargo, en pleine guerre Iran-Irak, alors que l’affaire des otages français au Liban et la menace terroriste pèsent sur le contexte politique français, à quelques mois des élections de 1986.
Une opération d’intimidation d’une call-girl tourne mal et l’affaire se complique quand les femmes s’en mêlent, une jeune enquêtrice d’origine maghrébine particulièrement douée de la Police du XIXème arrondissement, et plus tard la maîtresse de Bornand.
Publié en 2001, « Nos fantastiques années fric » fut justement distingué par le Prix Mystère de la Critique 2002, le prix du roman noir du Festival de Cognac 2002, et porté ensuite à l’écran (Une affaire d’état, 2009), mais je me demande (sans avoir vu ce film il est vrai) ce que le cinéma peut apporter de plus à un récit si incisif.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.