J'ai un peu de mal à reprocher quoique ce soit à Lena Dunham tant j'aime sa série. Pas elle, forcément, le personnage d'Hannah m'insupportant passablement (d'ailleurs tous les personnages de cette série m'énervent et pourtant je suis accro, étrange). Mais ce qu'elle fait est très inspirant et le message véhiculé est positif et la démarche (de la série, du bouquin...) est positive pour une jeunesse (et une future jeunesse) qui veut s'assumer dans un monde plein de jugements et de normes contraignantes. Pour ça, j'approuve et j'adore.
Mais ce n'est pas un livre. Par là, j'entends que ce n'est pas de la littérature. J'ai lu peu de journaux intimes, mais le fait de les publier oblige certainement à respecter quelques cadres narratifs, non? Rendre son histoire lisible à tous? Je pense qu'elle n'a pas voulu être crue et brute dans son récit juste pour la provoc mais réellement pour la sincérité de la démarche, et c'est donc dommage que ce soit si pauvre en qualité de rédaction. Bon malgré tout, je l'ai dévoré, et je pense que ce livre devrait voir son intention démocratisée (avoir le courage de tout assumer c'est une sacrée victoire sur les constructions sociales génératrices de complexes en tous genres).
A lire si on aime: les rétrospections, les récits un peu crues (mais pas forcément du Despentes), la candeur, l'insouciance, le manque de pudeur (mais qui définit les sujets sur lesquels il faudrait être pudique? qui décide de la pudeur?).
A éviter si: on pense y découvrir le pourquoi du comment de Girls, du bon sens, des adultes responsables.