Pourquoi s'arrêter à la suppression des partis politiques? Pourquoi ne pas supprimer l'Etat? Les partis n'ont pas pour objectif l'intérêt général, car leur but, la croissance, contient alors un appétit illimité pour le pouvoir, ce qui se traduit concrètement par la conquête de la place suprême à disposition, l'état. Et ce dernier n'a pas plus pour finalité l'intérêt général que les partis, dans la même lignée il cherche à croitre, à dominer, pour raffermir sa propre existence et celle de ses membres. L'Etat, le corps de l'Hydre des partis, est autant un oppresseur que le capitalisme, les deux se sont construits conjointement au cours de l'histoire, des fois en opposition, des fois en coopération, toujours pour se goinfrer au dépens de tout ce qui n'est pas soi sur les mêmes modèles matériels et idéologiques.
A l'évidence, j'étais d'accord avec Simone avant la lecture, et il faut bien dire que son argumentation, en plus d'être agréable à découvrir, est tout à fait efficace. Je me demandais seulement si les définitions du bien, de la vérité et de la justice arriveraient un jour. Bon, je ne suis pas certain d'avoir bien compris, mais seule la vérité est "clairement" définie, comme étant une recherche pure dégagée de toute interférence. A priori, le bien, dans la tradition des lumières, est attaché à la raison. Mais pourquoi ne pas baser l'argumentation sur des termes plus concrets? Liberté, Egalité, Fraternité, cette trinité corrompue au cours des siècles a été reprise par des penseurs pour former un système de valeur bien défini, la Liberté individuelle de développement, l'Egalité réelle, et la Fraternité universelle.
Pour moi, Simone Weil s'inscrit trop dans des pensées développées au 18è, et pas assez dans celles développées au 19è. Il n'en reste pas moins que c'est une démonstration magistrale contre la farce politique.