Il y a peu je me suis enfilé les deux tomes d’une histoire du Japon, parus en livre de poche. L’auteur, Reischauer, un diplomate américain y montre une connaissance très parcellaire et un parti pris parfois dérangeant, très occidentalo-centré si l’on peut dire. Si le premier tome était intéressant, le deuxième était beaucoup trop axé sur les évolutions politiques de la période contemporaine : les analyses des différents résultats d’élections m’ont assez vite saoulé. Néanmoins, cette lecture a eu la bonne idée de m’ouvrir encore plus l’appétit. Le manque de précision m’invitait à approfondir.
Et donc cet ouvrage-ci,écrit par un historien cette fois, même s’il souffre sans doute de quelques imprécisions inhérentes au sujet si vaste, est autrement mieux chiadé.
Le gars connaît son histoire sur le bout des doigts. Il maîtrise. J’ai adoré même l’histoire plus contemporaine, avec des éclaircissements sur des questions que je me posais sur le Japon, son histoire, ses stéréotypes qu’on lui colle. Notamment comment ce pays fermé sur lui même pendant 250 ans, avec une civilisation aussi riche, avec des philosophies et des religions si marquées et pratiquées, comment ce pays a-t-il pu basculer dans une violence politique et une boulimie d’invasions dans toute l’Asie, dans un système politique militaire aussi autoritaire ?
Le Japon est un pays fascinant, si loin de l’image à la con qu’on lui colle systématiquement : l’Allemagne de l’Asie, un pays strict, fachoide, etc. Ce bouquin fout en l’air tous ces clichés. Ça fait plaisir.
L’auteur y répond, montre bien l’évolution de cette culture, le choc qu’a pu représenter le retour du Japon dans le monde. Éclairant, concis, intelligent, avec le recul nécessaire, l’ouvrage est un régal, super bien écrit.
Seul gros bémol : le manque de cartes. Quand je connais rien d’un pays, j’ai besoin de situer. Or là, il m’a fallu plusieurs fois aller chercher l’info spatiale ailleurs.