George Langelaan est un personnage assez fascinant : journaliste (et écrivain donc) né d'une mère française et d'un père britannique, il fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, agent secret presque malgré lui, et dû, pour ce faire, se faire refaire le visage. Cela est bien difficile de l'imaginer lorsque l'on voit son allure distinguée et débonnaire.
Après en avoir appris un peu plus sur l'auteur donc, je m’aperçois avec plaisir que les éditions de l'Arbre Vengeur ont eu la bonne idée de rééditer son recueil de nouvelles : Nouvelles de l'Anti-Monde, paru initialement chez Robert Laffont en 1962.
Dans ce recueil, outre La mouche, se trouvent 12 autres nouvelles fantastiques qui m'ont marquée par leur modernité. Si elles accusent parfois tout de même un peu leur âge, le style est, dans l'ensemble, loin d'être daté et les thèmes abordés, souvent à dominante scientifique, le sont avec finesse et grande intelligence, rendant les situations imaginaires particulièrement crédibles.
Les histoires de Langelaan s'éloignent peu du réel, mais en décrivent certaines distorsions inquiétantes. Son écriture est claire et précise, souvent parsemée de traits d'humour.
En plus de La mouche, j'ai eu la surprise d'y retrouver une autre nouvelle dont l'adaptation cinématographique m'a marquée : Le miracle, adapté avec quelques libertés par Jean-Pierre Mocky en 1987 sous le titre Le miraculé, une nouvelle aussi cruelle que jubilatoire. J'ai été également particulièrement conquise par la formidable Temps mort, qui mêle expériences scientifiques et menace atomique avec une atmosphère de désolation et une précision démente, ou par Fauteuils et déductions, à la fin très étonnante.
Au sortir de cette lecture, je me suis vraiment dit que le travail de George Langelaan méritait beaucoup plus de visibilité et je remercie énormément les éditions de l'Arbre Vengeur de l'avoir remis en lumière. Ce recueil a tout à fait sa place au milieu des autres grands classiques du fantastique.
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