La chronique littéraire sur les radios de l'Arc jurassien

Le maître de l'horreur livre, avec Nuit noire, étoiles mortes, un recueil de 4 nouvelles dérangeantes.
«Extension claire» est la seule nouvelle fantastique, où Streeter conclut un pacte avec le Diable, pour que son cancer foudroyant aille tourmenter son meilleur ami. Meilleur ami dont la réussite lui laisse un arrière-goût amer dans la bouche.
Dans les trois autres nouvelles, pas de vampires, de télékinésistes ou d'extraterrestres. Il n'y a que des hommes. Des hommes tourmentés qui tuent et violent. Comme ce fermier, dans «1922», qui égorge sa femme et la mure dans le vieux puits parce qu'elle veut vendre les terres et ouvrir une boutique en ville. Mais avant, il doit convaincre son fils de l'aider.

Pour ses 4 nouvelles, Stephen King, s'est inspiré de sa vie, des gens qu'il a rencontrés, des endroits qu'il a foulés. Il se met du côté des monstres pour nous montrer qu'un tueur en série n'est qu'un homme. Un mari et un père aimant persécuté par ses démons.
C'est ce qui arrive à Darcy dans la nouvelle «Bon ménage». Plus de 20 ans passés aux côtés d'un homme sans connaître son côté obscure, c'est possible. Et c'est tout bêtement en allant chercher des piles au garage, qu'elle tombe sur un magazine bizarre de déviances sexuelles, et sur une cachette secrète aménagée sous l'établi.
On peut être une auteur à succès de polars pour vieilles dames et se métamorphoser en tueuse. Comme Tess, qui se fait violer en rentrant chez elle. Laissée pour morte dans l'égout, elle trouve la force de rentrer pour préparer sa vengeance.

Ce qui différencie le commun des mortels des monstres, c'est la culpabilité. Comme notre vaillant fermier de 1922, qui perd la raison en même temps que sa ferme. Cette culpabilité capable de vous ronger vivant, et de faire de vous un être humain.
King est un excellent conteur d'histoires. Morbides, les histoires, mais de celles qu'on ne lâche pas, qui nous captivent les sens jusqu'au point final. Il n'a pas la plume poétique d'un Cormac McCarthy, mais possède cette faculté de nous plonger tout entier dans l'horreur et la réalité.
Mei-mei
7
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le 18 avr. 2012

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