Full Dark, No Stars

Nuit noire sans étoiles... Stephen King écrit en effet des récits très noirs, qui décrivent à chaque fois une chute profonde à l’intérieur d'une forme de noirceur chez chacun des protagonistes. Un recueil qui voit des personnes ordinaires être touchées d'une manière ou d'une autre par ce qui est tapi dans les caves les plus profondément enfouies, et les plus sombres, que cache l'esprit humain.

Dans 1922, sans doute la meilleure nouvelle du recueil (enfin, de 220 pages toute de même, sacré King!), on assiste à la descente aux enfers d'un fermier, assassin de sa femme, rongé petit à petit par la culpabilité, et véritablement puni par les malheurs qui découleront des conséquences de ses actions.

Dans Big Driver, King nous fait suivre la vengeance implacable d'une femme violée et laissée pour morte par son agresseur. Dans le plus pur genre justicier dans la ville

Extension claire, la seule nouvelle ouvertement fantastique du recueil, raconte le pacte qu'un homme fait pour être libéré de son cancer, la condition étant qu'il transfère ce malheur qu'il a évité en un malheur différent à une personne qu'il hait véritablement: son "meilleur ami" qu'il jalouse depuis toujours.

Un bon mariage montre quand à lui le destin d'une femme bien sous tout rapport mariée depuis 27 ans , vaciller lorsqu'elle apprend que son mari est un tueur en série

Chaque nouvelle est réussie, mais il faut aussi dire qu’aucune n'est véritablement brillante, même si elles se suivent facilement et avec plaisir. Les nouvelles rassemblées ici valent surtout le coup pour le matériau extrêmement sombre qu'elles traitent, et cette ambiance de déliquescence morale et mentale qui semble ressortir de chaque page du recueil.

Le constant reader appréciera forcément ces quatre nouvelles, mais j'en suis moins sur pour les lecteurs occasionnels, à moins d'être sensible à l'extrême noirceur, et à l’ambiguïté permanente des différentes histoires contenues dans ce livre, perdues dans les ténèbres sans fin, et qui pourtant semblent chercher en vain la lumière d' étoiles mortes.