Je suis loin d’être la meilleure des lectrices et encore moins une bonne plume, mais si cet auteur est autant encensé après avoir écrit ”Les nymphéas noirs” tous les espoirs me sont permis. Si c’est la son meilleur polar, je me demande ce que les autres doivent être. Je l’ai lu avec un certain intérêt, je n’ai pas honte de l’avouer. Tout d’abord, ce livre à éveillé ma curiosité sur Monet, son oeuvre, sa descendance, sur cette fondation américaine et sur certains peintres aussi.
Pour cette raison, je suis moins sévère sur la notation que je ne l’aurais été.
Le lieux, Giverny, ce village qui, tout magnifique qu’il doit être, n’évolue pas, ne peux évoluer, le village et ses habitants vivent dans un musée, un tableau, certes magnifique avec ses paysages immortalisés par Monet mais a force, on sent que tout est sclérosé. Le nom des rues, des institutions, la vie du village ne tourne qu’autour de Monet et au fond, on se demande même s’il y a quelque chose d’autre.
Un meurtre, celui d’un homme dans la fleur de l’âge, riche, beau et qui apparemment à tout pour lui. Un meurtre qui ressemble singulièrement à un autre meurtre survenu des années auparavant.
Trois femmes: La vieille, la narratrice, l’institutrice et une enfant de onze ans. Elle représentent les trois phases de la vie. Elles évoluent dans cet univers en n’ayant qu’un rêve, Fanette veut peindre et quitter le village, Stephanie veut trouver l’amour et s’enfuir avec l’homme qu’elle aimera, la narratrice enfin, après s’être débarrassée de son joug attend son destin.
L’Inspecteur Laurenc le policier pugnace et son adjoint, encore plus pugnace que lui encore.
Au cours de l’histoire, apparaissent d’autres personnages, tel ce commissaire Laurentin, retraité mais qui, á la demande de la veuve de Jérome Morval va mener sa propre enquête. C’est la que sa dérape, ou que du moins, quelque chose commence à clocher.. Comment un ancien commissaire à la retraite, arrive à pénétrer dans son ancien bureau, 20 ans après, avec ses propres clés? Mystère, il me semble que lorsque l’on quitte le service, on rend badges, arme de service et les clés, et que même un commissariat de province doit changer les clés de temps en temps. Mais ce n’est pas le pire.. Les policiers enquêtent sur le meurtre ou la disparition du peintre américain, aucun d’eux n’a l’idée d’aller interroger la locataire de la tour qui aurait pu tout voir.. mais on comprendra la raison vers la fin.
Tout au long du roman, Stephanie et Laurenc lisent ”Aurélien” et les vers d’Aragon.. mais on n’a pas l’impression que la lecture avance .. on dirait qu’ils lisent toujours la même page, comme si le temps s’était arrêté. Peu importe, l’erreur magistrale se trouve à la page 403, comment Stephanie et Fanette peuvent se trouver ensemble dans la classe.
Malgré cela, le trait de génie de Bussi fut Neptune, ce brave Neptune, témoin muet des évènements présent et passé, si seulement il pouvait parler.