Plongée au cœur de la folie
Quand on lit à la suite les différentes nouvelles et les rares romans qui constituent le cycle de Cthulhu, on est frappé par les éléments qui se retrouvent dans la majorité des textes. Il s'agit, la plupart du temps, de fouiller, de chercher au-delà des apparences, à la recherche d'une réalité qui ne peut que rendre fou. Beaucoup des personnages de Lovecraft sont des archéologues ou des chercheurs. On découvre des villes oubliées, on déterre des temples, etc. L'horreur vient souvent des tréfonds de la terre, où elle a été enfouie mais où elle reste toujours vivante, active, cherchant la moindre occasion pour nous envahir...
Le rapport avec la maladie mentale est évident. Les deux parents de Lovecraft ont été internés. et l'auteur a, bien évidemment, peur qu'en fouillant dans les profondeurs de son esprit, il y découvre ces horreurs insondables qui le conduiront à la folie. Cette peur de la folie est frappante dans le surnom de l'auteur du Necronomicon, Abdul AlAzhred, appelé L'arabe fou (Abdul AlAzhred est un double de Lovecraft lui-même, puisque c'était le nom qu'il voulait avoir s'il se convertissait à l'islam).
Attention, ces œuvres sont uniques, dérangeantes, terrifiantes. Certaines nouvelles sont presque insupportables (la Couleur tombée du ciel, par exemple). L'horreur vient surtout de tout ce qui n'est pas dit. Lovecraft est très fort pour taire des éléments importants et nous les laisser deviner. C'est très bien écrit (même si les traductions ne sont pas toujours à la hauteur).