Offenses
6.6
Offenses

livre de Constance Debré (2023)

“Il n’y a pas d’innocents”, car nous sommes coupables, nous dit en pointillé Constance Debré dans Offenses. Ce cri, où l’écriture est taillée, dépecée de toutes émotions et de tous ressentis, énonce, dénonce même, la partialité du jugement en matière de Justice et la violence comme expérience salvatrice. Pour elle, loin de représenter la justesse, la Justice n’est qu’un mensonge et la brutalité, une conséquence inéluctable pour arrêter le mal-être.


En s’inspirant de son expérience d’avant, celle où elle était “avocat” dit-elle en interview, Constance Debré décrit un fait divers inventé et le procès qui s’ensuit.


Un jeune poignarde sa vieille voisine qu’il avait pourtant l’habitude d’aider en lui faisant ses courses. Parce qu’elle lui réclame l’argent qui ne lui a pas rendu, il ne le supporte pas et se laisse envahir par sa violence qui l’assaille. Dix plaies au couteau. On découvrira le corps baignant dans une mare de sang dans son appartement de sa cité en banlieue.


Constance Debré dissèque la vie du jeune et dévoile la misère sous toutes ses formes. Et elles sont nombreuses. Quelques-unes comme celle de ce jeune, père à 16 ans. Ou celle de la voisine dont le fils habitant de l’autre côté de sa rue et ne vient pas la voir. Il lui fait un signe de tête lorsqu’il la croise dans la rue. Pourtant, l’agresseur est le seul à parler de sa voisine avec attention et empathie.


Du coup, à toutes les misères, la violence, quelle que soit sa nature, est l’élément déclencheur et inéluctable pour que les choses puissent cesser.


Chaque chapitre interroge, dérange ou bouscule. La justice est devenue incohérente avec ses codes et son cérémonial à traiter ce genre de situations. Ainsi, même l’intervention de l’expert psychiatre n’a plus de sens par le prisme que pose Constance Debré. Les témoins se succèdent mais leurs interventions se dénaturent. L’accusé semble persuader qu’il n’y avait pas d’autres issues et même qu’elle devient salutaire.


La suite ici

https://vagabondageautourdesoi.com/2023/02/17/constance-debre-offences/

matatoune
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le 19 févr. 2023

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