Je ne sais pas si j'ai aimé Ohio de Stephen Markley.
On pourrait s'arrêter là, mais il s'est sans doute quand même passé quelque chose pour que soir après soir je suive le retour dans leur patelin d'origine de américains (5 si on compte le retour du cercueil vide de Rick).
Ohio se présente en 4 chapitres, autant de façon de raconter l'histoire de 4 personnages, qui tentent d'échapper à l'attraction du trou noir que constitue leur ville natale. Ils s'en sont toutes et tous éloignés mais le destin ou le hasard va els conduire à revenir en ce lieu, à tomber sur des fantômes du passé, pour certains vivant, pour d'autres c'est questionnables, pour d'autres, ce sont de vrais fantômes mort dont le souvenir hante la ville.
Markley a réussi à capturer l'essence de cette Amérique post 2001, ce colosse qui comprend enfin qu'il a des pied d'argile et qu'il a lui même nourri la haine de ceux qui peuvent venir taper dans ses bases.
J'ai toujours eu du mal à lire du Jonathan Franzen. Je crois que Markley fait ce que je m'imaginais de Franzen avant de le lire. Un description de l'américain moyen qui permet d'ouvrir sur une réflexion au monde plus large.
Les thèmes de quêtes identitaire, de religion et de philosophie, de sexualité... bref, de quêtes de soi sont bien conduite.
Mais, comme souvent dans un récit choral, j'ai du mal à comprendre ici ce qui était nécessaire à la réalisation de l'œuvre, ce qui était superflu. Et je ne peux m'empêcher de me dire que tel ou telle autre personnage aurait pu avoir son chapitre et éclairer de manière encore plus pertinente le roman.
Ca n'en reste pas moins un premier roman captivant, avec des instants emportant tout sur son passage, entrecoupé de quelques longueur.
J'en garderais le souvenir de Lisa, Todd, Haley... tout ces personnages qui semblent secondaires car n'ayant pas leur chapitre, mais qui gagnent en profondeur à mesure qu'on avance dans les histoires des autres.
Métaphore de ces petits villages, qu'on ne comprend qu'en les approchant par la tangente, par d'autres récits. Mais dont on garde un souvenir durable.