Orlanda par aaiiaao

Je ne note pas la qualité d'une œuvre mais mon plaisir de lecture. J'ai 87 livres dans ma pile-à-lire, un moment ça commence à bien faire, faut que je mette sur pause mes névroses et que j'abandonne un livre qui me tombe des mains. Orlando terminé (non sans mal mais avec beaucoup de fascination pour la liberté de Virginia Woolf), j'ai voulu enchaîné avec son roman- miroir (toute proportion gardée), ayant toujours un super souvenir de Moi qui n'ai jamais connu les hommes de Jacqueline Harpman. Pourtant, j'avais ensuite buté sur La Plage d'Ostende, récit bourgeois et insipide qui m'avait déjà donné le courage de laisser tomber un bouquin. Ben rebelotte, Jacqueline ne fait SURTOUT PAS parler tes personnages, c'est insupportable. Toujours cette écriture maîtrisée mais très maniérée et ampoulée, à la limite du grand déballage stylistique. Une gestion narrative très paresseuse, avec des éléments d'intrigue qui se mettent en place à la vas-y-que-je-te-pousse. Des personnages à la psychologie sommaire, à la limite du ridicule. Des réflexions assez datées sur la place de l'homme et de la femme, tout ceci emballé dans un féminisme qui sent un peu la naphtaline, 30 ans plus tard... Et on est très loin de l'univers d'Orlando, qui transgresse et amuse et fascine. Retour sur le plancher des vaches, dans un prosaïsme ennuyant, qui n'a rien d'Orlandesque justement. J'ai pris sur moi, et j'ai abandonné au tiers. Beaucoup trop d'envies de lecture... et la comparaison avec Orlando est trop douloureuse.