Bon. J'ai pas super accroché mais j'ai pas non plus détesté.
Le style est très lourd mais très beau, il me faisait souvent penser à celui d'une fille sur France Inter qui a une émission le dimanche matin à 10 heures, "remède à la mélancolie". C'est très XIXème en fait, très romantique, très mélancolique, une attention toute particulière est apportée aux détails, ce qui augmente radicalement la longueur des phrases.
Après l'histoire en elle-même, comme on sait pas trop en quoi est important(e) Orlando dans la marche du monde, c'est dur de se prononcer. J'ai bien aimé quand il était un homme, ses sautes d'humeur, son grand chagrin d'amour avec la Tamise qui dégèle, mais ça manque vraiment de vie. D'autres personnages, quoi, il parle juste vite fait avec ses domestiques et un critique de poésie je crois.
Du coup tu te rends compte que sa vie dure 30 ans ou 300 ans ça change pas grand chose.
J'ai bien aimé aussi le fait que ça change pas grand chose que ce soit un homme ou une femme, quand il est un homme il aime les femmes et quand il est une femme il aime les hommes, mais y avait une femme qui l'aimait quand il était homme, quand il devient femme il s'aperçoit que c'était en réalité un homme, du coup pour cet homme, ça change rien.
Mais bon lui on s'en fout. C'était un aristocrate roumain je crois.
En fait Orlando s'intéresse pas à grand chose, à part la poésie et conduire vite dans une bagnole puissante, sauf qu'il doit attendre masse de temps pour pouvoir le faire et qu'à ce moment-là elle est vieille, même si Virginia Woolf nous dit qu'elle a une trentaine ou une quarantaine d'années. Le passage du temps est quelque chose d'aléatoire, il a des effets drastiques chez certaines personnes et semble en épargner d'autres, dans cet univers élizabétain puis victorien.
L'évocation d'Istambul est vraiment très belle, mais comme le reste du roman, manque de contenu. Virginia Woolf prend beaucoup de distance vis-à-vis des choses, vis-à-vis du temps, vis-à-vis de ses contemporains, part en permanence sur des considérations métaphoriques, mais je crois que cela la perd plutôt qu'autre chose. C'est dommage, parce qu'elle écrit très bien.