Oro par Hunkarbegendi

Jean Charles (Juan Carlos pour les intimes) est un sacré fils de pute : raciste, esclavagiste, misogyne, homophobe, pédophile, j'en passe et des meilleures. Cizia Zyke nous raconte les aventures de ce personnage qui n'est autre que lui-même lorsqu'il décide de se rendre dans une zone reculée du Costa Rica pour y trouver de l'or. mais JC, s'il n'a d'autre loi que celle qu'il impose aux autres a quelques principes qui se comptent sur les doigts de la main, et encore. La loyauté déjà : ceux qui seront loyaux avec lui, il saura les récompenser. Ceux qui essaient de se mettre en travers de son chemin ou de l'entuber, il leur en fera passer l'envie. Pour le reste, rien ne compte d'autre pour lui que le travail et l'aventure. Et la flambe. Car il aime jouer, et flamber en général. Car l'or qu'il gagne, il peut le perdre aussitôt ou simplement le dépenser en jeunes filles ou en herbe.

Dans un premier temps, il cherche l'or en compagnie de sa compagne Diane, avec qui ils ont eu un fils qui est mort, mais les choses se gâtent et ils finissent par se séparer. JC finit par trouver une mine prometteuse et s'associe avec plusieurs membres des grandes familles qui contrôlent le pays. Cela lui permet, dans un premier temps de ne pas être emmerdé par la police. La mine donne encore plus d'or qu'espéré, mais les associés de JC sont de vrais branquignoles. Ils promettent des papiers pour la concession et des machines pour exploiter l'or qui n'arrivent jamais ou sont de vieux machins qui ne sont pas en état de marche.

Zyke nous raconte la vie dans la jungle avec les serpents, insectes et autres animaux sauvages, les relations de voisinage avec les autres chercheurs d'or et fugitifs qui sa cachent dans la jungle, mais aussi le travail de la mine dans des conditions plus que difficiles, et comment il gère un groupe de repris de justice pour en faire presque un groupe de para militaires à son service. Pensez au personnage joué par Brando dans Apocalypse now, vous y êtes. Le style de Zyke est simple et efficace. Il raconte les choses au jour le jour, comme ça lui vient. Pas de chapitres dans ce livre mais deux ou trois parties et un épilogue. Il raconte ce qu'il veut bien dire et tait le reste, et avec son allure de "maquereau marseillais" on l'imagine aussi un peu marseillais dans sa manière d'exagérer en le soupçonnant d'être aussi un peu mythomane. Seuls ceux qui ont vécu avec lui ses aventures pourront le dire ... 299 pages. Ça se lit vite. Lu en 11 jours pour ma part, mais si vous n'avez rien d'autre à faire dans la vie vous le lirez en bien moins longtemps. Après avoir lu ce livre, la jungle du Costa Rica et la recherche de l'or n'auront plus de secret pour vous ! Lecture à compléter avec le visionnage de la série Guyane si ce n'est pas déjà fait.