Œdipe est un enfant abandonné. Son père, Laïos, attend avec impatience l'avis des dieux concernant son premier enfant. Est-ce qu'il pourra compter sur un fils pour le succéder? Malheureusement la Pythie dévoile d'autres projets divins: son fils sera son assassin et prendra sa veuve pour femme.
Laïos abandonne donc le rejeton sur la montagne à la portée des bêtes féroces lui liant les pieds. L'enfant n'a pas encore de prénom, destiné comme il est à la mort, mais un berger d'un autre royaume le trouve et l'amène à son propre roi qui se désespère d'avoir un enfant. Œdipe (pieds enflés) a maintenant un nom et grandit.
Jeune adulte, il entend des rumeurs sur son adoption. Pour en avoir le cœur net, il part écouter l'oracle. La Pythie confirme: il sera le meurtrier de son père et l'amant de sa mère. Pour échapper à la malédiction, Œdipe s'enfuit mais on ne s'échappe pas des dieux comme cela.
Les destins dictés par les dieux non-favorables sont toujours ceux qui se révèlent exacts. Œdipe va droit à sa perte et pourtant il va au fil du temps apprendre la sagesse, en réponse au sphinx, en réponse aussi à la violence et à sa propre colère meurtrière.
Cet épisode de la mythologie écrit par l'auteur est beaucoup plus facilement appréhendable que celui de Thésée. Est-ce parce que "Thésée" était le premier écrit ? Peut-être. Ici le récit est plus fluide sans perdre de sa richesse et de ses détails. Même si les événements ne sont pas faciles, l'auteur les reformule ainsi même le plus jeune lectorat comprend le parricide et l'inceste. Et puis la présence divine est aussi presque plus explicitée.
Comme à chaque fois, POMMAUX nous offre une connaissance hellénique. Avec Œdipe, jouet des dieux, c'est la relation des hommes aux dieux, avec les oracles, volontés divines transmises par la Pythie aux humains, qui prend une place de choix.
Et comme à chaque fois, l'histoire mythologique est amenée par un début de nos jours... ici le grand-père, à la demande de ses petits-enfants, compte raconter la plus tragique d'entre elles: " - On aime bien les histoires mythologiques, grand-père, mais elles finissent mal! - Les mythes ne sont pas des contes de fées, ma jolie! - Alors raconte-nous la plus terrible, la plus effroyable des histoires mythologiques. - Ça, c'est facile! La plus triste, la plus tragique, la plus pitoyable de toutes..."