« Balles tragiques à Charlie Hebdo – 12 morts » (Ouest France, 7 janvier 2015)

« Charlie, c’est fini », pourraient ce matin chantonner sous la douche les plus crétins des islamistes, si tant est qu’ils connaissent Hervé Vilard.

« Où est Charlie ? », pourrait aussi se gausser l’un d’entre eux, non sans une forme d’humour noir et de mauvais goût qui n’aurait peut-être pas déplu aux victimes.

Sauf que ce ne serait qu’une preuve supplémentaire de leur stupidité, s’il en était besoin.

Depuis hier, Charlie est partout, et c’est une bonne chose. On ne va plus s’emmerder à le rechercher sur les pages bien denses des albums de Martin Handford. Faut bien dire que c’était un peu ennuyeux, on s’était endormi devant.

La barbarie, l’insupportable attentat d’hier, ce crime d’une lâcheté sans nom a au moins le mérite de nous réveiller, de nous secouer un bon coup, de nous sortir de notre léthargie. Merci Charb d’être mort debout, merci Charlie d’avoir dénoncé inlassablement tous les Cabus de la police de la pensée. Nous sommes fort Maris de vous avoir perdus, car ce n’est que maintenant que nous saisissons véritablement l’importance de votre combat.

Merci aussi, chers terroristes, je ne vous oublie pas, merci d’avoir relancé le combat pour la liberté d’expression. Merci, chers terroristes, d’avoir par un acte innommable, fait office de piqure de rappel : merci d’avoir réussi à nous faire reprendre conscience de la nécessité de la lutte, de nous avoir démontré à nouveau que la démocratie et les valeurs des droits de l’homme ne sont jamais acquises, que leur défense est un combat de tous les jours.

Aujourd’hui, j’espère que la police retrouvera ces chiens, Pouah !, et qu’ils pourront être jugés avec toute la dignité nécessaire.

Aujourd’hui, « c’est la liberté qu’on assassine » titre ce matin L’Humanité.

Aujourd’hui, c’est demain. NOUS SOMMES CHARLIE.