"Paideia" est un roman où l'héroïne se soulève contre un système oppressif. On retrouve ce thème dans le film "Bienvenue à Gattaca" (mon film phare) avec lequel j'irai vivre sur une île déserte. On trouve dans "Paideia" d'autres points communs. On peut parler de récits dystopiques, de sociétés eugénistes dans lesquels le héros ou l'héroïne contournent un système oppressif.
Toutefois, dans "Paideia", il n'existe plus de Terre, grêlée par les catastrophes dites naturelles et les guerres. Seules subsistent de l'Humanité dix stations spatiales autour d'une Lune également victime de la folie des hommes. Dans chacune d'entre elles se trouve une petite fille génétiquement modifiée pour devenir littéralement des ventres, des matrices pour une nouvelle humanité également génétiquement modifiée. Ces dix fillettes âgées seulement de sept ans mais déjà prépubères à force d'injections ont donc un rôle prédéfinies.
On peut penser à "La servante écarlate". Leur mission est de faire renaître l'humanité sur la Lune. Elles sont embrigadées. La narratrice, l'une d'entre elles, choisie par défaut, est rejetée par les neuf autres en raison de son infériorité intellectuelle. Elle subit moqueries, humiliations et violences physiques. Or, la narratrice a d'autres rêves, devenir une exploratrice, découvrir l'espace à partir de la planète Mars. Elle rejette le rôle que le programme Paideia lui a assigné. L'héroïne reprend la maîtrise de son corps dans un contexte où aujourd'hui les droits des femmes à disposer leur corps est remis en cause dans de nombreux pays dits "démocratiques". N'a-t'on pas entendu dernièrement un trumpiste affirmer que le corps des femmes lui appartient. Le roman de Claire Garand est un hymne à la révolte.