Avec son livre Johann Zarca m’a remis les pendules à l’heure. Paname Underground c’est la version no go zones, clash et dirty de la Ville Lumière, l’antithèse de ce Paris si disruptif, inoffensif, écolo, cyclable, solidaire et durable que tous les sites consacrés s’efforcent de vendre à longueur de publications. Paname Underground, c’est le Paris aux yeux cernés de came, épuisé par les nuits fauves. C’est le Paris des territoires transgressifs, du monde d’en bas et des grands brûlés de la vie. C’est aussi ça la réalité de la Ville lumière quand elle brille sous les néons blafards. Zarca raconte cet infra monde dans une langue à l’image du sujet : avec des mots raclés au fond de la gorge. Des mots qui cognent dur et qui s’écrasent sur le bitume comme un crachat où une insulte. Ses phrases transpirent un français de sang mêlé, un argot issu des rues d’Alger, des marchés de Barbès, des terrains vagues manouches et des squats de banlieue. Sa poésie à une odeur forte, violente comme un shoot au poppers ou une montée de 3MMC. Palpitant et totalement perché.