Lire Nietzsche est d'abord un réel plaisir. Quel que soit l'ouvrage, je me laisse facilement emporter, enthousiaste, par les concepts développés dans une structure chaotique, par une plume nerveuse et sauvage.
Pourquoi faut il cesser d'espérer découvrir un jour La Vérité? Comment triompher de la morale? Quels sont les vertus d'un philosophe maitre? Pourquoi des doutes valent mieux que des certitudes absolues? Ces question m'ont passionnées tout au long de ce livre, tout autant que la découverte de faiblesses cachée dans la pensée de l'auteur. Les citations inexactes et le manque de source sont fréquents dans ses propos critiques, et les raisonnements qui n'ont pas survécu au temps sont difficilement défendables (ex: le thème de la race, ou de la femme).
Ces failles humaines révélées, on ne peut que redoubler d'enthousiasme à la découvertes de tous ces concepts révolutionnaires, qui ne peuvent que nous ébranler. Bien que le plaisir de la lecture soit rapidement détruit par la puissance et la violence des idées développées, il laisse heureusement place à une volonté croissante de s'approprier chaque pépite, qui dévoile et illumine toujours un peu plus, le vaste plan de ce fameux marteau briseur de chaine, tueurs de bonnes et mauvaises vertus, assoifé du sang de la morale que Nietzsche a commencé à mettre à mort.