Paris Briançon est un livre où on suit la communauté temporaire d’un train.C’était ce qui créait une certaine curiosité, de voir comment Philippe Besson allait croquer ces hommes et ces femmes ( un couple de sexagénaires, une bande de jeunes, une mère célibataire, un médecin, un représentant et un guide/hockeyeur) ayant en commun d’avoir choisi un trajet de nuit. Le lecteur se pique au jeu jusqu’à l’événement qui va chambouler tous ces individus. On se pose la question: fallait-il un événement dramatique pour en rajouter une couche sur la détresse humaine? Tous les chemins de vie que l’auteur raconte sont déjà nourris d’incidents plus ou moins graves. Alors, si l’intention est de montrer que la vie est fragile, cette démarche est vaine, digne des faits divers décrits sur les chaînes d’info en continu. Philippe Besson, avec L’arrière saison ou Mourir vite nous avait habitué à une littérature plus subtile. Ici, l’aller simple de ce récit aurait pu plus emballer, sans les artifices de la littérature de gare. Mon prochain arrêt: un livre plus habité et consistant dont j’ai vraiment besoin.