Quelle déception !
A la suite des attentats de novembre 2015, cet ouvrage était cité en référence pour rappeler l'âme, la joie, l'ouverture et la fête à Paris. Le livre est d'ailleurs passé en tête des ventes en devenant un cadeau de noël facile, culturel et militant pour les gens en maque d'inspiration (On m'a d'ailleurs offert ce livre pour Noël 2015...)
Après lecture, je peux vous dire que le succès soudain de ce livre est plutôt immérité: sorte de journal de bord d'Hemingway dans le Paris de l'entre-deux guerre, tout y est consigné: surtout ce qu'il mange, ce qu'il boit, où il se promène et les personnes qu'il croise.... tout est raconté dans un style factuel et plat... un peu comme un enfant de 7 ans qui raconte sa journée à ses parents pendant le dîner (et je suis aller à la librairie, j'ai acheté un roman russe, puis j'avais faim alors je suis allé à la closerie des Lilas. Il y avait mon serveur préféré alors on a discuté de nos projets de vacances et puis j'ai bu un verre de vin blanc de Macon qui était très très bon et alors j'ai voulu écrire un peu une nouvelle mais un ami est arrivé pour me saluer et gnagnagna...). On se demande aussi où est la fête, il n'y a que des artistes bohèmes qui comptent leurs sous et se biturent la gueule à la piquette.
Le livre reste toutefois un témoignage intéressant de la vie des artistes anglo-saxons dans le Paris bohème des années 1920. Les endroits mythiques comme le Dôme, la Coupole, la Closerie des Lilas à Montparnasse sont évoqués en détails. Les passages sur Scott et Zelda Fitzgerald sont pour la peine plutôt drôles ... voire fascinants si vous êtes intéressés par ce couple incroyable (on peut d'ailleurs chercher la subjectivité jalouse qui pointe sous le style apparemment plat et objectif de Hemingway quand il évoque son maître).
En conclusion, c'est un livre au style pauvre, redondant et plat. C'est surtout un témoignage pour les historiens de la littérature américaine et du Montparnasse des années 20. Ce n'est pas un roman universel sur la beauté et la liberté de Paris. (d'ailleurs (i) la moitié de l'action se passe hors de Paris et (ii) le titre original "A Moveable Feast" ne mentionne pas Paris). Paraît-il que "Le Soleil se lève aussi" est plus littéraire, digne du prix Nobel d'Hemingway et de Paris !

RaphPec
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Livres lus en 2016

Créée

le 2 mai 2016

Critique lue 2.3K fois

18 j'aime

6 commentaires

RaphPec

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

18
6

D'autres avis sur Paris est une fête

Paris est une fête
RaphPec
5

Grosse Déception

Quelle déception ! A la suite des attentats de novembre 2015, cet ouvrage était cité en référence pour rappeler l'âme, la joie, l'ouverture et la fête à Paris. Le livre est d'ailleurs passé en tête...

le 2 mai 2016

18 j'aime

6

Paris est une fête
Zolo31
7

Dans les pas d'Ernest H.

Ce n'est pas vraiment à une fête que nous sommes conviés mais plutôt à des ballades dans le Quartier Latin avec le pote Hemingway qui nous fait rencontrer des serveurs de café et ses connaissances...

le 12 mars 2016

13 j'aime

4

Paris est une fête
cilece
3

Où est la fête?

Je pensais que commencer Hemingway par un bouquin ayant inspiré un si joli film (plat, mais joli), était une bonne idée. Je me suis trompée, tant je n'ai pas compris la valeur de l'auteur à travers...

le 22 oct. 2013

10 j'aime

Du même critique

2084
RaphPec
5

Arrêtez de comparer ce livre à 1984 svp !!

Très décevant ! Le roman ne tient pas du tout la comparaison avec 1984. Il ne suffit pas d'écrire une dystopie avec 84 dans le titre pour être le nouvel Orwell. La première partie est ennuyeuse: de...

le 18 sept. 2015

19 j'aime

5

Paris est une fête
RaphPec
5

Grosse Déception

Quelle déception ! A la suite des attentats de novembre 2015, cet ouvrage était cité en référence pour rappeler l'âme, la joie, l'ouverture et la fête à Paris. Le livre est d'ailleurs passé en tête...

le 2 mai 2016

18 j'aime

6

L'Anomalie
RaphPec
9

Anna Gavalda écrit un épisode de Black Mirror pour l'Oulipo.

L'Anomalie est un objet étrange que j'ai dévoré en quelques jours.  La démarche de Le Tellier est implacable, il imagine une situation qui rélève de la Science Fiction et la décline sur la vie d'une...

le 23 sept. 2020

13 j'aime

1