Après la mort de son père, le narrateur revient dans la ferme où il s'était retiré pour vider la maison et la mettre en vente. S'étant éloigné de son père au fil des années, il n'éprouve aucun sentiment particulier.
En triant des papiers, il tombe sur une chemise qui contient des portraits qu'il a écrits à l'âge de 30 ans, projet avorté de publications de nouvelles sur la solitude dans la presse écrite. Son père les a classés et, apparemment, consultés de nombreuses fois. Le narrateur s'y plonge à son tour, "ressuscitant dans la seconde un monde qui avait disparu."
J’ai beaucoup aimé ce roman, dans lequel Yves Harté dépeint avec une grande délicatesse des personnes très seules, que son narrateur a rencontrées pour la plupart dans un bar alors qu’il était étudiant. Chaque évocation constitue une nouvelle, enchâssée dans une trame narrative plus large. L’institutrice qui enchaîne les rencontres sans lendemain, le sans-abri malchanceux, l’alcoolique invétéré, autant de vies insignifiantes, mais dont le narrateur sait mettre en avant la touchante simplicité, la beauté parfois, la tristesse aussi. « Parmi d’autres solitudes » rappelle, s’il en est besoin, tout le prix de la vie et de ces instants ou de ces gestes faussement anodins. Un roman d’une simplicité apaisante.
Je remercie Netgalley et Le Cherche Midi pour le service presse.