J'ai aimé et détesté ce bouquin
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le 7 sept. 2016
Dès les premiers chapitres, je sais que ce livre me tirera des larmes. L'auteur m'entraîne dans cette guerre et cette histoire interdite au sein de l'armée.
C'est l'aventure d'un trio soudé depuis l'enfance qui est lié envers et contre tout.
Ils se préparent pour leur premier déploiement en Afghanistan après leur formation à peine terminée. Une tension entre Deacon et Greyson laisse un différent en suspens et ils sont conscients que d'être partis avec des soucis n'est pas la solution du siècle, vu que les complications ils vont en trouver sur place. Dès leur arrivée, l'excitation est présente, les bases de leur affectation sont posées donnant une véritable ampleur à la situation, une réalité dont ils ne mesurent pas encore tout à fait l'étendue.
Une routine s'installe rapidement mais comme dit l'adage : Toujours se méfier de l'eau qui dort !
Deac et Grey repoussent toujours l'échéance de leur discussion effritant leur amitié, une tentative est abordée. Seulement un événement vient déclencher leur premier enfer et l'horreur se dévoile peu à peu : froide, sanguinaire et nauséeuse. Parfois, le temps semble figé entre ennui ou besoin d'adrénaline qui insinuent dans l'esprit des stigmates qui commencent à hanter leur mémoire.
C'est à ce moment de ma lecture déjà que je ressens le début des situations tendues à l'extrême, la peur qui devient omniprésente avec la violence qui rythme un quotidien destructeur. C'est le calme avant la tempête !
Être soldat c'est encaissé avec le corps et l'esprit. Toutefois, le trop plein déploie l'angoisse.
Amhéliie insère avec ingéniosité les sentiments de ses deux engagés. Deacon est le plus réfléchi, le tacticien. Alors que Greyson est le plus impulsif, intense, captivant entouré d'une aura glaciale ténébreuse. Ils se révèlent l'un à l'autre, amenant des complications supplémentaires à gérer. La tension entre eux est constamment palpable et électrisante.
J'ai absorbé un mélange de douceur, de désir fébrile et de virilité dans leurs étreintes savoureuses, des caresses délicieuses, un abandon total sans précipitation, magnifique et langoureux.
La sincérité qui ressort de leurs conversations, de leurs aveux est stupéfiante et touchante. J'ai fondu comme neige au soleil.
Le troisième larron est Chandler, une sorte de gardien des secrets dont l'humour se glisse au moment opportun. Il est le confident, le bout en train, un meilleur ami exceptionnel.
Tout du long, les pensées et les doutes de Deac et Grey sont livrées en alternance avec une puissance déroutante lorsqu'ils réalisent enfin que rien ne pouvait les préparer au choc.
Citation : « La mort ne choisit pas sa prochaine victime, elle ne réfléchit pas non plus au destin qu'elle emporte avec lui. »
Ils deviennent froids et impitoyables devant l'ennemi, l'horreur et les souffrances deviennent une habitude. Et à contrario, ensemble dans l'intimité, c'est un feu alimenté tel un volcan en irruption constante avec prévenance et union.
L'auteur a su faire ressortir les troubles ressentis avant, pendant et après les combats. Le danger et le chaos sont relatés avec force.
Elle aborde la question qui dérange, celle de l'homosexualité présente dans le noyau de l'armée américaine, de la lois discriminatoire qui a été abrogée et de ces possibles répercutions, du patriotisme américain, des liens qui se forgent avec respect et honneur. Mais également, de la folie, de la mort, de ces conflits incessants, de la terreur au travers des regards, des troubles qui persistent auxquels personne n'est préparé et ne le sera jamais.
Citation : « Certaines bribes de notre passé demeureront à nos côtés jusqu'à la fin. Ce sont des blessures qui ne saignent plus, mais qui ont laissé place à des cicatrices qui restent bien visibles. »
A certain moment, on a l'impression d'être absorber par le flux d'adrénaline, la détresse et l'attente prennent aux tripes. D'ailleurs les moments forts de ce livre sont déroutants à l'extrême, le désespoir est si poignant que mon cœur a saigné comme pris dans un étaux, mes yeux ont pleuré accompagnant Deacon et Greyson pendant les événements tortueux et torturés.
La reconstruction d'une fêlure émotionnelle et physique est longue, dure et c'est un travail sur soi-même jusqu'à retrouver une sérénité partielle, car le subconscient n'oublie jamais.
La guerre brise le plus solide des rocs, engendre chez les survivants de nombreux syndromes, transforme et met à terre même ceux qui rentrent sur leurs deux pieds. Elle peuple leurs ténèbres de démons, prend avec elle des frères d'armes, des innocents, des enfants, des familles. La mort choisit au hasard, elle n'a ni fois ni lois ! Dévastatrice, elle terrorise de ses hurlements le sommeil des soldats. L'agonie des Flash-backs résonnent comme une sentence de mort et la peur s'accroche, dévore lentement de l'intérieur.
Citation : « Ne fais pas de tes frères d'armes de simples amis, fais-en tes meilleurs amis parce que lorsque vous vous retrouvez au cœur de l'enfer, ces liens fraternels vous sortiront de ce merdier en vie et c'est tout ce qui compte. »
L'impact de ce bouquin est hallucinant de la première à la dernière ligne. Je suis passée par toutes les couleurs émotionnelles possible. La romance n'est pas évincée par le récit, ils sont complémentaires et se mélangent avec osmose.
La plume de l'auteur est absolument fabuleuse, captivante, addictive et saisissante. D'une intensité qui pulvérise tout sur son passage, qui atteint les tréfonds de l'âme. Le travail de recherche effectué est soigné,très intéressant et non survolé.
Amheliie a réussi à me bouleverser, mes larmes ont coulé un nombre incalculable de fois, ce livre est grandiose !
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Créée
le 11 sept. 2016
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