Un grand cinéaste fait il un grand écrivain?

Pas super convaincu des talents d'écrivain de Almodovar. Peut être que s'il n'avait pas été cinéaste doué, on aurait moins prêté attention à ses nouvelles.

La première partie tourne autour d'un personnage, Patty Diphusa, l'alter ego de Pedro sous forme d'une actrice porno libre. Pedro n'a de cesse de dire que c'est une femme qui positive toujours, personnellement j'y ai vu une très grande détresse dans cette façon justement d'ignorer le malheur, de prétendre qu'il n'existe pas alors que clairement ça la ronge comme les autres. Et c'est ce qui m'a plu dans ce personnage fort complexe. Malheureusement Pedro finit par tourner en rond et même oublier le fil de son histoire (c'est précisé en note de page). Il n'y a même pas de fin, anéantissant ainsi tout le récit. Ca reste tout de même ce qu'il y a de mieux dans ce bouquin.

Le chapitre second regroupe diverses histoires pour la plupart insignifiantes et égocentriques. J'emploie le terme égocentrique à la place de autobiographique sciemment. Il ne parle pas de lui pour raconter quelque chose d'universel, il parle de lui pour... parler de lui. Mégalomane ou autodérisoire? Difficile à dire, mais au vu du personnage de Patty, je pencherai pour une mégalomanie aigue. Il n'écrit pas mal, ça c'est sûr, mais il n'y a rien d'intéressant à en tirer.

Enfin, la dernière partie comprend quatre nouvelles/conseils pour les jeunes (artistes). Une fois de plus le bonhomme tourne autour de lui et ses conseils sont des sortes déboutades parfois amusantes. Personnellement ça m'a semblé comme être une blague mal racontée et beaucoup trop longue.

Bref, quand Almodovar se tourne vers la littérature, je me retourne et ferme les yeux. Heureusement il n'abandonne pas le cinéma, parce que pour ça je serai là.