Je n'aurais probablement jamais lu ce livre si on ne me l'avait offert. L'autrice, Marie Le Franc (prix Femina en 1927), originaire de la presqu'île de Rhuys, mais ayant vécu au Canada, mérite cependant d'être connue.
Nous sommes au coeur de l'hiver 1944. Ceux qui vivent dans les îles voient peu les Allemands mais subissent au quotidien la dureté et les souffrances que l'occupation leur impose. Parmi tous les personnages qui animent le récit, trois sont mis en avant : Louise, une veuve sans enfants, hébergée chez son frère Vincent, pêcheur et paysan sur une toute petite île, et Andrée, mariée, sans enfants, souvent seule, vivant dans un manoir au bord du Golfe face aux îles. Autour d'eux, quelques pêcheurs, des paysans jeunes ou vieux, des femmes seules depuis que leur mari a été fait prisonnier. Le Golfe - sa lumière, ses paysages changeants - sont magnifiquement décrits. Les états d'âme, le sentiment de solitude éprouvé par Louise et Aimée, qui vont se rapprocher au fil des mois, sont analysés avec profondeur et finesse. Certains paragraphes m'ont même fait penser à Henry James. L'écriture est sobre et belle.
Un très grand plaisir de lecture.