Pourquoi l’Amérique latine sied si bien au réalisme magique ? Peut être parce que ce ne sont pas les écrivains qui l’ont inventé. C’est vrai, j’aime bien me dire que ce sont les peuples qui aiment le goût du mystère et vivent dans une harmonie contestable avec la mort.
Ou encore, que ce sont ces paysages déserts, incandescent qui laissent la place à l’errance de l’âme.
De toute évidence, Gabriel Garcia Marquez a trouvé beaucoup d’inspiration dans Pedro Pàramo, qui est l’un des plus grands livres mexicains jamais écrit. Je dirais plus que cela, hispanique. Certains enlèveraient tout adjectif réducteur.
Juan Rulfo nous offre un monde entier en 150 pages dont l’influence du surréalisme est indubitable. Parfois doux mais souvent cruel ; exposant la meurtrissure d’un village dont l’âme a pourri par la tyrannie des Pàramo.
Les fruits n’y sont jamais bons et les morts reviennent de l’enfer pour chercher des couvertures. Enfin, ceux qui ont la chance d’y aller. La plupart vagabonde toujours dans le village au point qu’on se sait plus qui vit et qui erre. Peut être comme une malediction...à l’encontre de ceux qui ne se sont pas révoltés.