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Il m'est extremement complique de donner une note sur 10 a deux ouvrages (les Pensees de Marc Aurele et le Manuel d'Epictete) du fait de leur valeur historique et patrimoniale naturellement inestimable. Aussi la note reflete plus ce que la meditation suite a leur lecture peut m'apporter.
Sur la forme, pour etre tout a fait honnete, je suis parfaitement incapable de dire si la traduction de Mario Meunier aux Editions Flammarion est la meilleure, en revanche j'ai trouve ses prefaces et notes tres appreciables pour recontextualiser le texte, identifier les differents protagonistes evoques et retracer les vies de Marc Aurele l'empereur et Epictete l'esclave. L'index thematique a la fin est tres appreciable car apres l'avoir lu de A a Z je suis convaincu qu'il est beaucoup plus utile de lire les articles par theme ; dommage que l'index ne recouvre pas les articles du Manuel d'Epictete.
Sur le fond, il est toujours appreciable de constater la tres grande intemporalite d'un stoicisme pratique apres plus de 20 siecles, avec toutefois quelques ajustements mineurs et amusant a apporter par endroit : par exemple lorsque Marc Aurele parle de la necessite de se detourner de la lecture, il faut bien se rappeler qu'on a affaire a l'empereur de Rome qui doit s'occuper des affaires de la cite et qui dispose d'un baggage culturel plus que consequent au moment ou il ecrit ces lignes ; aujourd'hui le conseil serait plutot de se detourner des ecrans pour revenir a d'autres activites... comme la lecture par exemple. Je ne veux pas m'etendre outre mesure sur la nature profonde de ce stoicisme, il suffit d'ouvrir le livre au hasard et lire le premier article qui tombe sous les yeux pour saisir un bout de sa substantifique moelle. Je dirais simplement que la raison pronee par Marc Aurele est un symptome de decadence du point de vue Guenonien pour qui le symbolisme traditionnel et la connaissance supra-rationnelle sont essentiels, mais celui-ci reconnaitrait sans mal que cette raison au service d'une conformite avec le cosmos et les Dieux n'est pas comparable a la crise du sens de son epoque (jusqu'a nos jours) consecutive a ce que Nietzsche avait enonce par la mort de Dieu dans son Zarathoustra.
Peut etre pour finir l'article XXVIII du Manuel d'Epictete, largement popularise par Moizi : "Si quelqu'un livrait ton corps au premier venu tu en serais le premier indigne. Et toi, quand tu livres ton ames au premier rencontre pour qu'il l'a trouble et la bouleverse, s'il t'injurie, tu n'as pas honte pour cela ?"