J'anime dans ma paroisse catholique un groupe de lecture consacré aux Pensées pour moi-même de Marc Aurèle. Cet empereur qui ne cite les chrétiens qu'une seule fois (XI. 3) en parlant de leur obstination et qui a permis la persécution des chrétiens de Lyon connaissait-il les enseignements de Jésus ou les textes de la Bible? Impossible à savoir. Toujours est-il qu'un rapprochement saisissant peut être effectué entre certaines Pensées de l'empereur et certains enseignements bibliques. D'où ce tableau récapitulatif que je reproduis ici pour les lecteurs de Sens critique intéressés par ce lien (le copié-collé ne permet pas la restitution du texte en tableau. Les numéros permettent toutefois d'établir les liens entre les deux sources):
1. De Rusticus :… envers ceux qui nous ont irrités et offensés, être disposé à l’indulgence et à la réconciliation, aussitôt qu’ils veulent revenir.
Livre I. VII.
1. Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. »
Luc 17, 3.4.
2. De mon père :… Ne pas se tracasser au sujet du manger, ni à propos du tissu ou de la couleur de ses vêtements, ni pour la tournure de ses serviteurs.
Livre I. XVI.
Celui, en effet, qui ne voit pas le morceau de chair qui l’enveloppe, perdra-t-il son temps à s’inquiéter de vêtement, de demeure, de réputation, d’accessoires de ce genre et de mise en scène ?
Livre XII. II.
2. Puis il dit à ses disciples : « C’est pourquoi, je vous dis : À propos de votre vie, ne vous souciez pas de ce que vous mangerez, ni, à propos de votre corps, de quoi vous allez le vêtir. En effet, la vie vaut plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.
Luc 12, 22.23.
3. Tout faire, tout dire et tout penser en homme qui peut sortir à l’instant de la vie.
Livre II. XI.
3. Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?”
Luc 12, 20.
4. La nature universelle ne se serait pas, par impuissance ou par incapacité, trompée au point de faire échoir indistinctement aux bons et aux méchants une part égale de biens et de maux ? Or, la mort et la vie, la gloire et l’obscurité, la douleur et le plaisir, la richesse et la pauvreté, toutes ces choses échoient également aux bons et aux méchants, sans être par elles-mêmes ni belles ni laides. Elles ne sont donc ni des biens ni des maux.
Livre II. XI. Cf. aussi livre IX. I.
Les Dieux eux-mêmes sont bienveillants aux gens de cette sorte ; maintes fois même ils les aident à obtenir la santé, la richesse et la gloire, tant ils sont bons !
Livre IX. XI.
4… afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Matthieu 5, 45.
5. C’est du seul présent, en effet, que l’on peut être privé, puisque c’est le seul présent qu’on a et qu’on ne peut perdre ce qu’on n’a point.
Livre II. XIV.
Rappelle-toi ensuite que ce n’est ni le futur, ni le passé qui te sont à charge, mais toujours le présent. Et le présent se raccourcit, si tu le ramènes à ses seules limites, et si tu convaincs d’erreur ton intelligence, lorsqu’elle se sent incapable de s’opposer à ce faible ennemi.
Livre VIII. XXXVI.
Si tu laisses tout le passé, si tu remets l’avenir à la Providence, et si, te bornant uniquement au présent, tu le diriges vers la piété et vers la justice.
Livre XII. I.
Si tu bannis, dis-je, de ce principe intérieur tout ce qui provient de la passion, tout ce qui est avant ou après le moment présent ; si tu fais de toi-même, comme le dit Empédocle : Une sphère parfaite, heureuse de sa stable rotondité ; si tu t’exerces à vivre seulement ce que tu vis, c’est-à-dire le présent, tu pourras vivre tout le temps qui te reste jusqu’à la mort en le passant dans le calme, dans la bienveillance et l’amabilité envers ton génie.
Livre XII. III.
Chacun ne vit que le moment présent et ne perd que l’instant.
Livre XII. XXVI.
5. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.
Matthieu 6, 34.
6. Un tel homme, qui ne néglige aucun effort pour se placer dès maintenant au rang des meilleurs, est comme un prêtre et un serviteur des Dieux, attaché aussi au service de Celui qui a établi sa demeure en lui.
Livre III. IV.
Le Dieu qui est en toi…
Livre III. V.
L’intelligence de chacun est Dieu et découle de Dieu.
Livre XII. XXVI.
6. Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Jean 14, 23.
En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint.
Ephésiens 2, 22.
7. Car tu ne saurais bien faire aucune chose humaine, sans la rapporter en même temps aux choses divines, et inversement.
Livre III. XIII.
7. Tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu.
1 Corinthiens 10, 31.
8. Dans très peu de temps, toi et lui, vous serez morts ; et, bientôt après, rien, pas même votre nom, ne restera.
Livre IV. VI.
Bientôt, tu ne seras plus que cendre ou squelette, un nom et pas même nom ; et le nom n’est qu’un bruit qu’en écho.
Livre V. XXXIII.
Sous peu de temps, tu ne seras plus rien, comme ne sont rien Hadrien et Auguste.
Livre VIII. V.
8. Car le sage ne laisse aucun souvenir, pas plus que le fou, et cela pour toujours, puisque, dès les jours suivants, tout est oublié. Comment se fait-il que le sage meure aussi bien que le fou ?
Qohéleth 2, 16.
Car les vivants savent qu’ils mourront, mais les morts ne savent plus rien. Pour eux, plus de récompense, ils sont tombés dans l’oubli.
Qohéleth 9, 5.
Tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.
Genèse 3, 19.
9. Songe un peu, pour prendre cet exemple entre tant d'autres, au temps de Vespasien. Voici tout ce que tu y verras : On se marie, on élève ses enfants, on est malade, on meurt, on fait la guerre, on est en fête, on trafique, on cultive, on flatte, on a de l'arrogance, on a des soupçons, on dresse des embûches, on ourdit la perte de ses ennemis, on se plaint de l'état où l'on est, on fait l'amour, on amasse de l'argent, on brigue le consulat, on recherche la couronne ; eh bien ! cette existence que menaient tous les gens de ce temps a disparu complètement. Passe si tu le veux au temps de Trajan ; c'est toujours la même chose, et son monde a cessé d'exister, comme a cessé l'autre. Considère si tu le veux encore les souvenirs de tous les autres temps, le souvenir de nations entières ; vois quelle multitude d'êtres humains sont tombés après quelques efforts passagers et se sont dissous dans les éléments matériels. Surtout rappelle-toi ceux que tu as vus toi-même s'épuiser en vains projets, négligeant d'accomplir ce qu'exigeait leur condition particulière, oubliant de s'y tenir opiniâtrement et de s'en contenter. Une autre chose non moins nécessaire, c'est de te souvenir que chacun des actes auxquels on se livre a son mérite propre et son harmonie avec le tout. En prenant ainsi les choses, tu n'auras jamais de mécomptes, puisque tu n'auras pas donné à des choses inférieures plus de prix qu'elles n'en ont réellement.
Livre IV. XXXII.
9. Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr. Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr ; cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera.
Luc 17, 26-30.
10. Cet autre ne sait plus, dans une certaine mesure, ce qu’il a fait ; mais il est semblable à la vigne qui porte du raisin et ne demande rien d’autre une fois qu’elle a produit son fruit particulier, semblable au cheval qui a couru, au chien qui a chassé, à l’abeille qui a fait son miel. Cet homme, en obligeant quelqu’un, ne cherche pas à en tirer profit, mais il passe à un autre bienfait, comme la vigne qui, la saison venue, produit à nouveau du raisin.
- Il faut donc être de ceux qui agissent, dans une certaine mesure, sans s’en rendre compte ?
- Oui.
Livre V. VI.
Lorsque tu as fait du bien et qu’un autre y a trouvé son bien, quelle troisième chose recherches-tu en outre, comme les insensés ? Passer pour avoir fait du bien, ou être payé de retour ?
Livre VII. LXXIII. Cf. aussi livre IX. XLII.
10. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Matthieu 6, 3.4.
Faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Luc 6, 35.
Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Luc 14, 12-14.
11. Le bien d’un être raisonnable est de vivre en société.
Livre V. XVI.
Ma nature à moi est raisonnable et sociale
Livre VI. XLIV.
11. Le Seigneur Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Genèse 2, 18.
12. Médite fréquemment la rapidité avec laquelle passent et se dissipent les êtres et les événements.
Livre V. XXIII.
12. Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons.
1 Corinthiens 7, 29-31.
13. Qui a vu ce qui est dans le présent a tout vu, et tout ce qui a été de toute éternité et tout ce qui sera dans l’infini du temps ; car tout est semblable et de même aspect.
Livre VI. XXXVII.
Rien de nouveau : tout est à la fois coutumier et de courte durée.
Livre VII. I.
Tout est changeant, mais tout est habituel, et il n’y a pas à craindre qu’il y ait du nouveau.
Livre VIII. VI.
Tout se passe aujourd’hui comme au temps de ceux que nous avons mis au tombeau.
Livre IX. XIV.
L’âme se rend compte que ceux qui viendront après nous ne verront rien de nouveau, et ceux qui sont venus avant nous n’ont rien vu de plus extraordinaire que nous, mais que l’homme âgé de 40 ans, pour peu qu’il ait d’intelligence, a vu en quelque sorte tout ce qui a été et tout ce qui sera dans l’identité des mêmes choses.
Livre XI. I.
13. Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une seule chose dont on dise : « Voilà enfin du nouveau ! » – Non, cela existait déjà dans les siècles passés.
Qohéleth 1, 9.10.
14. Le propre de l’homme est d’aimer même ceux qui l’offensent. Le moyen d’y parvenir est te représenter qu’ils sont tes parents ; qu’ils pèchent par ignorance et involontairement ; que sous peu, les uns et les autres vous serez morts ; et, avant tout, qu’on ne t’a causé aucun dommage, car on n’a pas rendu ton principe directeur pire qu’il n’était avant.
Livre VII. XXII.
Lorsque un homme a commis une faute contre toi, considère aussitôt quelle opinion il se fait du bien ou du mal pour avoir commis cette faute. Lorsque tu le sauras, en effet, tu auras pitié de lui, et tu n’éprouveras ni étonnement ni colère. Car, ou bien, toi aussi tu te fais encore la même opinion que lui sur le bien, ou une autre analogue, et il faut donc lui pardonner. Mais si tu ne partages plus ses opinions sur le bien et le mal, tu seras plus facilement bienveillant à celui qui les distingue mal.
Livre VII. XXVI.
S’ils ont raison d’agir ainsi, il ne faut pas t’en affliger. S’ils n’ont pas raison, il est évident que c’est sans le vouloir et par ignorance.
Livre XI. XVIII.
14. Bénissez ceux qui vous persécutent ; souhaitez-leur du bien, et non pas du mal… Ne rendez à personne le mal pour le mal, appliquez-vous à bien agir aux yeux de tous les hommes.
Romains 12, 14.17.
Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Luc 23, 34.
Aucun de ceux qui dirigent ce monde ne l’a connue (la sagesse du mystère de Dieu), car, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire.
1 Corinthiens 2, 8.
Il m’a été fait miséricorde, car j’avais agi par ignorance, n’ayant pas encore la foi.
1 Timothée 1, 13.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs… Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.
Matthieu 6, 12.14.15.
15. C’est chose royale que de faire le bien et d’être décrié (citation d’Épictète).
Livre VII. XXXVI.
15. Mais s’il vous arrivait de souffrir pour la justice, heureux seriez-vous ! Comme dit l’Écriture : N’ayez aucune crainte de ces gens-là, ne vous laissez pas troubler… Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt qu’en faisant le mal.
1 Pierre 3, 14.17.
16. Il est dans la constitution d’un être raisonnable de ne pas se montrer prompt à juger, ni facile à duper.
Livre VII. LV.
Il faudra d’abord connaître bien des choses, avant de se prononcer sur une action d’autrui en connaissance de cause.
Livre XI. XVIII.
A propos de celui qui te donne lieu de penser qu’il a fauté, dis-toi : « Sais-je donc si c’est une faute ? »
Livre XII. XVI.
16. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés.
Matthieu 7, 1.
17. Les hommes sont faits les uns pour les autres ; instruis-les donc ou supporte-les.
Livre VIII. LIX.
17. Supportez-vous les uns les autres… Ayez la sagesse ; alors vous vous instruirez et vous affermirez mutuellement…
Colossiens 3, 13.16.
18. Si donc tu t’attaches toi-même à conserver ces noms (homme de bien, réservé, véridique, prudent, résigné, magnanime), sans désirer que les autres te les décernent, tu seras un homme nouveau et tu entreras dans une vie nouvelle.
Livre X. VIII.
18. Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. Débarrassez-vous donc du mensonge, et dites la vérité, chacun à son prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres.
Ephésiens 4, 22-25.
19. T’importera-t-il d’être loué par un tiers pour ce que tu accomplis de juste et de bien ? Cela ne t’importera pas.
Livre XI. XIII.
19. Ce n’est pas ce qui est visible qui fait le Juif, ce n’est pas la marque visible dans la chair qui fait la circoncision ; mais c’est ce qui est caché qui fait le Juif : sa circoncision est celle du cœur, selon l’Esprit et non selon la lettre, et sa louange ne vient pas des hommes, mais de Dieu.
Romains 2, 28.29.
Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Matthieu 6, 1.2.
20. Que les hommes voient et observent un homme qui vit avec la nature en véritable conformité. S’ils ne le souffrent pas, qu’ils le tuent ! Cela vaut mieux que de vivre comme eux.
Livre X. XV.
Nul n’a reçu un sort suffisamment heureux pour n’être point, à sa mort, entouré de gens qui saluent avec joie le mal qui lui arrive. Etait-il consciencieux et sage ? Au dernier moment, il se trouvera quelqu’un pour dire à part soi : « Nous allons enfin respirer sans ce maître d’école ! Il ne fut pas sans doute bien gênant pour aucun de nous ; mais je sentais qu’en secret il nous désapprouvait. » Voilà ce qu’on dira du consciencieux.
Livre X. XXXVI.
20. Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même enfant du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ; car il mène une vie en dehors du commun, sa conduite est étrange. Il nous tient pour des gens douteux, se détourne de nos chemins comme de la boue. Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d’avoir Dieu pour père. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui.
Sagesse 2, 12-20.
Il a délivré Loth, le juste, accablé par la conduite débauchée de ces gens dévoyés : en effet, avec ce qu’il voyait et entendait, ce juste, en habitant au milieu d’eux, mettait, jour après jour, son âme de juste à la torture, à cause de leurs actions contraires à la loi.
2 Pierre 2, 7.8.
21. Lorsque tu es offensé par une faute d’autrui, fais retour aussitôt sur toi-même et vois si tu n’as pas à ton actif quelque faute semblable, en regardant comme un bien, par exemple, l’argent, le plaisir, la gloriole et autres choses semblables.
Livre X. XXX.
Toi aussi, tu commets bien des fautes, et tu es tel que ce que sont les autres.
Livre XI. XVIII.
21. « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.
Matthieu 7, 1-5.
« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Jean 8, 7.
22. Tu verras sans cesse que les choses humaines ne sont que fumée et néant.
Livre X. XXXI.
Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Fumée, cendre, légende, et pas même légende.
Livre XII. XXVII.
Comment se sert-il de lui-même, ton principe directeur ? Le reste, qu’il dépende ou non de ton libre arbitre, n’est que cadavre et fumée.
Livre XII. XXXIII.
22. Vanité des vanités disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité ! (Fumée de fumées, dit Qohèlet, ; fumée de fumées, tout est fumée. Traduction Chouraqui).
J’ai vu tout ce qui se fait et se refait sous le soleil. Eh bien ! Tout cela n’est que vanité et poursuite du vent.
Qohèleth 1, 2.14.
23. Me montrer bienveillant et doux à l’égard de tous… C’est du fond du cœur que doivent partir de tels sentiments, et qu’il faut offrir aux regards des Dieux un homme porté à ne s’indigner de rien, ni à se plaindre de rien.
Livre XI. XIII.
Une inébranlable douceur.
Livre XI. IX.
Dans tes colères, aie présent à l’esprit que ce n’est pas l’irritation qui est virile, mais que la douceur et la politesse sont des vertus d’autant plus humaines qu’elles sont plus mâles, et que celui qui en est pourvu montre plus de force, de nerfs et de virilité que celui qui s’indigne et se fâche. Plus son attitude se rapproche de l’impassibilité, plus elle se rapproche aussi de la force.
Livre XI. XVIII.
La bienveillance est invincible… Que pourra te faire, en effet, le plus violent des hommes si tu persistes à rester pour lui bienveillant, et si, à l’occasion, tu l’exhortes avec douceur, et, au moment même où il essaie de te faire du mal, tu entreprends tranquillement de lui faire changer d’avis.
Livre XI. XVIII.
23. Rappelle à tous qu’ils doivent être soumis aux gouvernants et aux autorités, qu’ils doivent leur obéir et être prêts à faire tout ce qui est bien ; qu’ils n’insultent personne, ne soient pas violents, mais bienveillants, montrant une douceur constante à l’égard de tous les hommes.
Tite 3, 1.2.
Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Matthieu 5, 38.39.
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.
Romains 12, 21.
Ne t'indigne pas à la vue des méchants, n'envie pas les gens malhonnêtes ; aussi vite que l'herbe, ils se fanent ; comme la verdure, ils se flétrissent… Repose-toi sur le Seigneur et compte sur lui. Ne t'indigne pas devant celui qui réussit, devant l'homme qui use d'intrigues. Laisse ta colère, calme ta fièvre, ne t'indigne pas : il n'en viendrait que du mal.
Psaume 36
Frères, ne vous plaignez pas les uns des autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.
Jacques 5, 9.
24. Dieu voit à nu tous les principes directeurs, sous leurs enveloppes matérielles, sous leurs écorces et leurs impuretés.
Livre XII. II.
24. Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon sa conduite, selon le fruit de ses actes.
Jérémie 17, 10.
25. Quel étonnant pouvoir possède l’homme, de ne rien faire que ce que Dieu doit approuver, et d’accepter tout ce que Dieu lui départ !
Livre XII. XI.
25. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Matthieu 6, 10.
Sa femme lui dit : « Tu persistes encore dans ton intégrité ! Maudis Dieu et meurs ! » Job lui répondit : « Tu parles comme une insensée. Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur ? » En tout cela, Job ne commit pas de péché par ses lèvres.
Job 2, 9.10.
Accepte tout ce qui t’arrive et sois patient quand tu te retrouves à terre.
Siracide 2, 4.
26. Il est porté par le souffle de Dieu, celui qui se porte aux mêmes choses que Dieu et qui, par décision réfléchie, se porte aux mêmes fins.
Livre XII. XXIII.
26. Je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair. Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez.
Galates 5, 16.17.
27. A ceux qui demandent : « Où as-tu vu les Dieux ? Ou bien, par quel moyen conçois-tu qu’ils existent, puisque tu les honores ? » Tout d’abord ils sont visibles au regard. Et puis, je n’ai jamais vu mon âme, et pourtant je l’honore. Il en est ainsi pour les Dieux. Des marques de leur puissance qu’en toute occasion je constate, je conçois qu’ils existent, et je les respecte.
Livre XII. XXVIII.
27. Or la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et contre toute injustice des hommes qui, par leur injustice, font obstacle à la vérité. En effet, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement. Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils n’ont donc pas d’excuse, puisque, malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu. Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs privés d’intelligence.
Romains 1, 18-21.