Pépites nous emmène dans l'Amérique de la ruée vers l'or, sur les traces du quotidien âpre et miséreux d'une jeune femme malmenée par les hommes et les épreuves de la vie, et qui décide de partir sur les routes pour faire fortune avec sa quincaillerie ambulante, accompagnée de son père paralytique, et d'un amant volage.
Bien que le sujet soit riche, l'on peut reprocher à ce roman de passer parfois un peu vite sur les péripéties, donnant à certains moments l'impression d'une énumération sans profondeur. Les personnages quant à eux, rugueux et façonnés par la rudesse de leur mode de vie, manquent de finesse. Les hommes, en particulier, semblent tous être des coureurs de jupons, tantôt violents, tantôt menteurs; alors que les femmes, si elles ne veulent pas mourir en victimes de cette gente masculine dépravée, sont condamnées à devenir des femmes fortes, des vraies, comme c'est le cas de Bella Rossa, l'héroïne.
Malgré ce manque de nuances dans le traitement de ses personnages, Anne-Laure Bondoux sait cependant nous dépeindre assez justement la complexité des rapports humains, et notamment des relations amoureuses. De par cette qualité, ce roman constituera certainement une très belle initiation à cette complexité pour des adolescentes qui, généralment, s'arrosent abondamment de romans à l'eau de rose.