Perdu à Perdido Street Station (oui elle est facile)
Je m'attaque à une critique difficile à écrire. Je conseille la lecture de Perdido Street Station bien que ce livre m'ait en partie déçu... J'ai attendu quelques jours avant de commencer la rédaction de cette critique, histoire de penser à froid.
Perdido Street Station, c'est un univers génial, un croisement de steampunk et de fantastique. Ca m'a fait penser par certains aspects à Arcanum. Nouvelle-Crobuzon, où se déroule l'intrigue, est une ville vivante, richement décrite, avec ses différents quartiers aux atmosphères variées. Ce sont de multiples races en plus des humains, qui changent des éternels elfes, nains ou orcs : des hommes cactus, des hommes oiseaux, des scarabes, des sortes de chérubins, et plus encore. Une faune assez particulière également... Des idées steampunks comme la recréation, les lignes de chemins de fer, la milice et ses aéronefs, les artefacts... De la magie et des sciences occultes également. Beaucoup d'idées.
Bref, c'est un univers qui fourmille ! Le premier tome en cela est excellent.
Note : La suite de cette critique peut contenir des spoilers.
Et puis il y a des personnages et une intrigue, ainsi que des intrigues annexes, qui se mettent en place. Et je pense que c'est là que ça bloque pour moi. L'intrigue principale mets du temps à se mettre en place. J'aurais cru qu'on allait se centrer sur le vol du garuda, mais il s'avère que non. Jamais je n'ai réussi à être tenu en haleine sur ce qui allait arriver aux personnages. Je suivais un peu mécaniquement les pages, en me disant "ah bon, il arrive ca, ok, fort bien".
Pour reprendre des points de la critique de Gargouille : est-ce la traduction ? Est-ce le rythme du récit ? J'ai vraiment eu du mal à m'accrocher et à vivre auprès des personnages. Le texte part parfois dans des sphères... Franchement :
"Les strates de conscience intérieures de x, engrenages emboîtés d'un moteur de conscience autonome, dépendaient les unes des autres. Ce qui était perceptible, en termes arithmétiques, sous la forme d'un rationalisme additionné de rêves était en réalité une totalité, aux constituants impossibles à démêler". Ok...
En fait, je me demande si China Miéville n'a pas utilisé trop d'idées dans son livre, sans réussir à toutes les exploiter pleinement. Le côté fouilli et grouillant de Nouvelle-Crobuzon qui fait mouche pour la description d'une telle cité ne m'est d'aucun intérêt en tant que lecteur si la narration est aussi chaotique. Entre le nombre de personnages, de lieux, de concepts, les tenants et aboutissants propres à chaque personnage, finalement on peut s'y perdre comme dans les ruelles d'Osseville. Je m'y suis perdu.
Et pourtant, si vous êtes curieux, allez jeter un oeil à ce livre, ce n'est pas une perte de temps.