Petit Déjeuner chez Tiffany, c’est l’histoire de Holly Golightly, évoquée bien des années plus tard par le narrateur et Joe Bell, un barman new-yorkais.

Holly Golightly était une jeune femme de 19 ans, excentrique, fantasque, irresponsable. Et dont on est sans nouvelle. Vive et d’une beauté sauvage. Elle est une call-girl frayant dans les milieux huppés de New-York. Le narrateur (anonyme) est l’un de ses voisins. Dans l’immeuble la demoiselle dérange par ses fêtes incessantes et bruyantes. Mais elle fascine le narrateur qui devient l’un de ses amis.

D’elle on ne sait rien. Ou presque. L’imagination de chacun va donc bon train. Une chose est sûre, elle ment comme elle respire et il est impossible de donner foi à ses affirmations. Mal dans sa peau, Holly cherche un sens à sa vie. Elle vit dans le temporaire et ne posera ses valises (et ne donnera un nom à son chat) que lorsqu’elle aura trouvé un endroit dans lequel elle se sentira en paix. En attendant, elle survit dans une existence qui ne lui convient pas, lutte contre son mal-être en rêvant devant la vitrine du grand bijoutier Tiffany à l’heure du petit-déjeuner et espère épouser un homme riche.

Le narrateur, tombé amoureux, la côtoie chaque jour un peu plus. Il apprend ainsi que chaque jeudi, elle rend visite en prison à un gangster qui la paie pour venir le voir. Par son intermédiaire et à son insu, le truand communique avec l’extérieur. Si bien que la belle finit par être compromise et arrêtée pour trafic de drogue.

Impossible de ne pas immédiatement tomber sous le charme d’Holly Golightly à laquelle je donnais bien évidemment les traits de la merveilleuse Audrey Hepburn. Holly est inconséquente, parfois agaçante, mais touchante, attachante. Un peu ingénu. Elle vit dans un monde qui n’est pas celui du commun des mortels. Elle est manipulée autant qu’elle manipule. On aimerait la voir s’assagir, prendre la juste mesure des choses. On aimerait la voir s’attacher à nous – au moins un petit peu. Au lieu de ça, la miss court en tous sens, un peu perdue, fragile telle une enfant qu’au fond d’elle-même elle est toujours.

Un livre tendre que j’ai beaucoup aimé. Une très belle écriture, une ambiance new-yorkaise des plus agréables. Un personnage qui ressemble beaucoup à une autre jeune fille : Grady dans « La traversée de l’été » que Truman Capote a écrit entre 1943 et 1953 (un peu avant ce Petit Déjeuner chez Tiffany).

Un très bon moment de lecture.
BibliOrnitho
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le 20 nov. 2014

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