“Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko”. Pas facile de se faire une place dans la vie quand on a un nom de 59 caractères (espaces compris) et qu’on vous abandonne une semaine après votre naissance comme le narrateur de ce livre. C’est pourquoi notre protagoniste se fait plus régulièrement appelé Moïse puis par la suite Petit Piment. Malgré ce joli surnom le roman manque de saveur et les pérégrinations de notre héros, de son orphelinat à Loango à sa déchéance mentale dans sa cabane en passant par sa drôle de relation avec une mère maquerelle, restent assez fades. Pourtant il faut reconnaître à Alain Mabanckou un certain talent pour évoquer l’enfance et pour distiller quelques anecdotes savoureuses ici ou là. Les troubles neurologiques du narrateur sont plutôt bien traités eux aussi mais l’ensemble du livre manque de cohésion et d’épaisseur. Toutefois le style concis de l’auteur a ses avantages puisqu’il permet d’aller au bout de l’ouvrage malgré une adhésion mitigée aux péripéties de Petit Piment. A classer avec les poivrons sur l’échelle de Scoville.