Dans ce court roman (120 pages) Geneviève Brisac nous emmène dans le monde de l'anorexie à travers l'histoire de Nouk, une adolescente qui selon la formule consacrée aurait tout pour être heureuse.
Ce texte est important car ce fut l'un des premiers à parler de cette maladie encore taboue à l'époque. Aujourd'hui, même si l'anorexie fait encore peur, elle est heureusement dédiabolisée et n'est plus la maladie honteuse d'autrefois.
Nouk décide un jour de ne plus s'alimenter et l'auteur décrypte avec beaucoup de finesse et de sensibilité le cheminement mental de cette adolescente: l'envie de vide interne et de pureté, la manipulation de son entourage pour atteindre son idéal.
Ce qui m'a également beaucoup intéressé est de voir comment cette maladie était appréhendée par les parents et le personnel médical à la fin des années 60. Pour être bref les adolescentes anorexiques étaient considérées comme des petites filles qui ne cherchaient qu'à se faire remarquer. Le seul moyen de les "guérir" était de les enfermer pour les "punir", de les obliger à manger, ne leur rendant leur liberté qu'une fois un certain poids atteint......Cela fait froid dans le dos de lire cela aujourd'hui.....Apparemment le problème à l'origine de l'anorexie n'était pas vraiment recherché.
Par contre j'ai été un peu déçue par la fin que j'ai trouvée trop rapide et bâclée. Elle donne à penser que Nouk est sortie de l'anorexie mais on ne sait ni quand, ni comment....Dommage car ce récit est vraiment très poignant!