Et si c'était le dernier Nothomb ?
On ne sait jamais. C'est une question que je me pose à chaque fin de livre, généralement pendant une seconde où deux, et la réponse "non" vient immédiatement. Mais là, quand je l'ai fini ce matin, perdu au fin fond de l'Auvergne, je me suis senti plus paumé que jamais. Cette fin me dérange. Et le "non" n'est pas venu ; et ce n'est toujours pas le cas une dizaine d'heures plus tard. Angoisse.
Et double angoisse avec le reste du livre. Elle pourrait très bien s'arrêter là, ce serait parfait. C'est une histoire merveilleuse pour ses fidèles lecteurs, pour nous : c'est l'histoire que l'on vit, mais surtout l'histoire que l'on rêve de vivre. Peut-être pas sur des années, mais ne serait-ce que pour une journée. Bon, en tous cas moi j'en rêve, de passer seul une journée avec Amélie Nothomb.
Et puis tout y est : il y a le champagne, il y a la neige, il y a des rires et des départs, il y a le pneu, et il y a ce petit truc en plus de merveilleux. Et il y a mon coeur qui bat entre les lignes, qui bat pour ce grand Nothomb.
Une étoile éteinte pour le doute, en espérant la rallumer dans douze mois.
Chapeau bas.
EDIT : Après une seconde lecture, je me rends compte que cette critique a été rédigée un peu trop à chaud. S'il y a tout ce que j'ai écrit ci-dessus (et bien plus encore : Paris, l'humour corrosif, etc.), il y a aussi une certaine frustration, un petit goût de "Quoi, c'est tout ?", cette saveur amère - et amèrement nothombienne : pourquoi s'arrêter en si bon chemin, alors que c'est si plaisant à lire ? Encore une fois l'histoire aurait pu aller plus loin, plus profondément. Tant pis.
Aux grands auteurs les grandes attentes.
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