Une histoire bâclée en 12 étapes ou comment un roi peut se vautrer dans la facilité

Bon, je préfère le préciser d'emblée : je suis fan de Stephen King. J'ai lu une bonne partie de ses romans, je les relis actuellement par ordre d'édition, j'ai lu certains romans en VO et j'ai éditions "deluxe" de ses écris ainsi qu'un livre dédicacé, des DVDs ... Bref, on ne va pas faire le décompte mais croyez moi quand je vous dis que je suis fan de ce qu'il écrit. Cela compte car mon avis est surement faussé et j'aurais tendance à être indulgent ( c'est dire la note que vaut réellement le livre ).

Peur bleue reprends d'abord la nouvelle "La nuit du loup garou" puis le script du film Peur bleue ( le titre a été remanié pour la circonstance ). On se retrouve donc avec deux textes qui devraient être similaires ( mais qui ne le sont pas du tout ).
Avant d'attaquer ma critique, je précise que j'ai lu l'édition france loisirs et qu'en préface l'auteur explique pourquoi il a écris cette nouvelle et pourquoi il a choisi ce format. Je pense que ça explique en partie la qualité globale : il s'est trouvé acculé et a livré une nouvelle qui ne l'intéressait pas à la base. Lorsqu'il a pris gout à cette écriture, ça se sent mais on a déjà passé une bonne partie de l'histoire et pour coller au minimum au format qu'il s'est fixé l'auteur livre une version en deçà de ce qu'il aurait pu faire. Voilà, ça c'est ce que l'on peut lire de la préface et ça explique beaucoup de choses je pense.

La nouvelle tout d'abord, elle raconte donc des attaques de loup garou chaque mois pendant 12 mois ( une partie par mois pour coller à des images à la base ). Le début est simple, chaque mois est une tuerie avec plus ou moins d'ironie. C'est sympa, ça se lit bien mais on ne peut pas avoir de réelle profondeur avec des parties de 500 mots et ça se ressent. Puis arrive Marty et ses pétards qui font entrer l'histoire dans une routine qui ressemble plus à l'auteur. Là on commence à prendre du plaisir à lire mais ... La fin arrive bien vite. La nouvelle est donc vite lue, manque cruellement de profondeur mais se finit sympathiquement. Si ce n'était que pour la nouvelle, j'aurais mis 6/10.

Le script ensuite se veut une adaptation de l'auteur de sa nouvelle pour le petit écran. C'est mauvais, je veux dire c'est objectivement mauvais. L'auteur a changé son histoire pour qu'elle colle surement à l'idée que s'en faisait Poleduris ( pourtant il a fait de très bon Conan ) et franchement ça fait peur. Marty se voit doté d'un fauteuil roulant qui monte à 80 voir 100 km/h ( pas dangereux du tout, penses tu un carton et c'est le paradis ) et le loup garou ne se transforme pas chaque mois mais un peu tout le temps "comme la marée". On perds donc aussi la temporalité des évènements. A côté de ça certains personnages ont été remaniés pour être moins critique : la vieille pucelle se trouve être une fille enceinte, l'homme qui bats sa femme et la trompe se trouve être le père de l'amie de Marty ( amie qui ne sert pas vraiment dans l'histoire ) ... des détails qui rendent l’œuvre moins complète et moins adulte à chaque fois. Au final on se retrouve avec des scènes surréalistes telle l'ouverture qui use d'un comique grossier ou la course poursuite avec le fauteuil roulant. Je n'ai pas accroché mais si je regarde ça de manière critique, ça sent le nanard à plein nez. A aucun moment je me suis dis que ça ferait un bon film c'est dire.

Bref, le plus mauvais livre de l'auteur que j'ai lu jusqu'ici. La nouvelle n'est pas franchement exceptionnelle mais le script est vraiment mauvais. Dommage car l'auteur aurait pu tirer bien mieux de son histoire de loup garou.