Il semblerait que je sois passé totalement au travers de ce livre cinquième de la saga d'Ada Palmer. J'avais pourtant été subjugué par les livres premier, deuxième et troisième, un peu désorienté par le livre quatrième (mais confiant malgré tout).
Ce livre cinquième a fini de m'égarer. Je n'étais peut être juste pas dans les bonnes dispositions pour lire ce tome, car les ingrédients réunis lors des précédents titre sont toujours là. Mais la mayonnaise ne prend pas cette fois ci.
La multiplicité des personnages fait qu'on fini par ne plus sentir d'empathie pour celles et ceux que l'on croise. Le jeu voulant nous perdre en genrant de façon neutre les personnages perd de son sens car cette thématique du genre est quasiment totalement abandonné. On se concentre surtout sur JEDD Maçon (ce qui est logique) mais on ne fait que l'effleurer à plusieurs reprises. Mycroft va et viens, de manière assez artificielle. C'est une chose de faire des deux ex machina, c'est encore plus fort d'en rire et de le faire en conscience, mais parfois il faut savoir s'arrêter. A vouloir mettre trop de chose dans cette saga, Ada Palmer m'a conduit à l'indigestion. Les lumières puis l'œuvre homérique que l'on me force à ingurgiter réinterpréter à la sauce SF, ça m'avait séduit initialement, ça m'a rebuté sur la fin.
La question de la bataille entre le chemin exterieur et le chemin intérieur aurait pu être fascinante. Mais au final, les enjeux sont de ces 2 objectifs humains opposé sont très peu abordé. On se concentre sur la joute verbale, sur la forme plus que le fond. L'enjeu aurait pu être un débat sur choisir la couleur du drapeau, les chapitres aurait pu être les mêmes. C'est un peu ce que je reproche à ce double dernier tome: pas mal d'esbrouffe, on gonfle les plumes, on enrobe le tout dans un style qui se veut ardue à aborder. Mais au final, si on gratte ce vernis, très beau et ressemblant beaucoup aux précédents, il ne reste plus grand chose.
J'ai parfois traversé des chapitres entier sans comprendre de quoi on parlait. Être allusive, ne pas tout dévoiler est un style d'écriture intéressant mais si cela s'intègre dans un maelström d'intrigue, de personnage, de ligne scénaristique, ça rebute. En tout cas, mois ça m'a rebuté.
Je relirai sans doute cette sage d'une traite. Je percevrai peut être mieux la force de ce 4e tome (sorti en un seul volume en VO, en france il a été découpé en 4.1 et 4.2). Je garde pour l'instant en mémoire les instants d'envolée sublimes des 3 premiers tomes. Et je reverrai ma critique différemment si tout relire d'un bloc me permet de saisir l'unité entre ces différents roman.
Ne vous laissez pas décourager cependant, c'est un monument de la SF qui vient de s'achever. Et rien que pour ça, il mérite qu'on s'y attarde.